Au Sénégal, des jeunes portent le combat de l’opposant Ousmane Sonko à Ziguinchor

Dans le chef-lieu de la Casamance, la jeunesse est confrontée au chômage et aux difficultés économiques, et soutient son maire.

 Le Monde – Sans l’ombre d’une hésitation, Simon, 27 ans, saisit une pierre. Il avance, le regard noir, et la jette en direction des forces de l’ordre. Pas question qu’ils avancent. Il se dit prêt à donner sa vie pour protéger son leader, le principal opposant sénégalais Ousmane Sonko. Ce dernier, 48 ans, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, est mis en cause dans une affaire de viols et devait se présenter mardi 16 mai devant une chambre criminelle de Dakar.

Mais c’est à plusieurs centaines de kilomètres de là qu’il se trouvait, à Ziguinchor, principale ville du sud du Sénégal, dont il est le maire et où il s’est retiré depuis quelques jours. Son procès a finalement été renvoyé au 23 mai.

Malgré une nuit blanche et de violents heurts la veille contre des policiers dans la capitale de la Casamance, Simon et ses jeunes camarades continuaient de monter la garde mardi aux alentours du domicile de celui qu’ils considèrent comme leur sauveur. Ils vouent une haine au président Macky Sall qu’ils accusent de les avoir abandonnés. Nombre d’entre eux sont au chômage ou survivent de petits métiers, confrontés aux difficultés économiques.

 

Tension, colère et peur

 

Visages masqués et armés de bâtons ou de pierres, ils sont depuis lundi les maîtres des principales artères de la ville jonchées de pierres et de pneus brûlés. Des troncs et des tas de ferrailles bloquaient les allées menant à la maison de M. Sonko, qui crie au complot ourdi par le pouvoir pour l’écarter politiquement.

Ces jeunes, âgés entre 18 et 30 ans pour la plupart, soupçonnent l’Etat de vouloir venir attraper le maire de Ziguinchor dans son fief. « On est prêt à laisser nos vies dans ce combat. Celui qui voudra sortir Sonko d’ici devra nous passer par le corps », assène un jeune homme au milieu d’un groupe de jeunes exaltés, tous encagoulés, des bouteilles de vinaigre en main pour se protéger des gaz lacrymogènes, affirment-ils.

Ce « combat », il est aussi porté par quelques femmes vêtues de noir, chantant et dansant devant la maison de l’opposant. Elles appartiennent au « bois sacré », un groupe traditionnel auquel on prête des pouvoirs mystiques. « Elles sont là pour protéhttps://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/05/17/au-senegal-des-jeunes-portent-le-combat-de-l-opposant-ousmane-sonko-a-ziguinchor_6173687_3212.htmlger Ousmane Sonko », explique un manifestant.

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Source : Le Monde Avec AFP

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