Paris : un enseignant brûle des copies du bac de ses élèves devant leur lycée

Un professeur contractuel du lycée professionnel Maria Deraismes, dans le XVIIe arrondissement, a brûlé ce mardi matin 63 copies du bac de ces élèves de bac pro afin de dénoncer la réforme de l’Éducation nationale. Il a été placé en garde à vue.

Le Parisien – En ce jour de rentrée des vacances de Pâques, les élèves du lycée professionnel Maria Deraismes (XVIIe) sont tombés sur leur professeur d’anglais en plein autodafé de copie. Enseignant contractuel, Victor Immordino a mis le feu à plusieurs copies de ses élèves, dans une corbeille en métal, devant l’établissement. Un geste prémédité pour tirer la sonnette d’alarme sur les méthodes de notation des épreuves. Interpellé par la police, il a été placé en garde à vue.

« Avant l’examen, j’ai choisi de divulguer le sujet à mes élèves et de le préparer avec eux. Mon raisonnement était le suivant : ces élèves de terminale arrivent au terme de leur enseignement dans le secondaire », explique-t-il. En filière professionnelle, le sujet du baccalauréat national d’anglais est rédigé par les enseignants de chaque lycée, et la session d’examen est organisée à la discrétion de chaque établissement. « Aucun d’entre eux ne sait parler anglais. C’est donc que les cours qu’ils ont suivis durant les sept dernières années sont un échec », regrette l’enseignant, dont les élèves ont planché sur l’épreuve le 18 avril.

L’information a fuité et le sujet a été changé en dernière minute, poussant ses élèves à l’échec. Sur les 63 copies qu’il a brûlées, la grande majorité est, selon lui, catastrophique. « Ce qui me motive à alerter sur l’urgence à changer radicalement de façon de faire, en brûlant, un peu dramatiquement, les copies de l’épreuve d’anglais 2023 de mes élèves, devant mon lycée » poursuit-il.

« Le manque de détermination et de sérieux des élèves dans leur apprentissage pourrait être un argument valable s’il ne s’agissait pas de la totalité des élèves, poursuit Victor Immordino. Étant en partie responsable de cet échec, je me suis dit que la moindre des choses que je puisse faire était de les aider à obtenir une bonne note à l’examen, augmentant ainsi leur chance d’avoir leur bac et partir tenter leur chance au-delà du secondaire avec ce sésame entre les mains plutôt que rien », argue-t-il.

Une plainte déposée par le rectorat

Cette épreuve de langue, qui fait partie des contrôles en cours de formation (CCF), est encore corrigée sur papier et les copies ne sont pas scannées, comme celles des épreuves du baccalauréat général. Myriam, 19 ans, a perdu sa copie dans ce geste de protestation. « Je le comprends, dans le sens où l’Éducation nationale ne fait pas grand-chose, surtout pour nous, élèves de lycée professionnel », commente la jeune femme.

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Source : Le Parisien

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