Mauritanie – Coalition de l’Alternance, une campagne sous le sceau de la censure

Thaqafa  – Sélibaby, Kaédi, Aleg. La campagne de la Coalition de l’Alternance menée à coups de course par son icône, Birame Dah Abeid, candidat pour la députation sous le drapeau du parti Sawab et sous la houlette de la Coalition de l’Alternance qui compte un certain nombre de mouvements ainsi que le parti non encore reconnu RAG, a été ponctuée de censures sur la tranche gratuite offerte par les médias publics. Un bras-de-fer avec la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA), gendarme de la communication, sur les « ce qu’il ne faut pas dire » que le leader abolitionniste se refuse à respecter.

De Néma à Aleg, en passant par Aïoun, Kiffa, Sélibaby et Kaédi, la campagne de la Coalition de l’Alternance, au discours frontal sur le champ de la compétition électorale contre le parti au pouvoir, INSAF, l’a privé des tranches d’antennes gratuites sur les médias publics, notamment la télévision nationale.

Après l’incident d’Atar où le micro de la télévision Mouritaniya a été littéralement arrachée des mains du leader de la Coalition de l’Alternance, Birame Dah Abeid, après un discours centré sur la communauté harratine, la censure a également frappé les discours de Kiffa, Sélibaby et Aleg, avec chaque fois, une montée d’un cran sur l’échelle de la provocation, selon la cotation établie par la HAPA.

Kiffa et la virulente attaque politique

A Kiffa et face à une marée humaine, Birame Dah Abeid a prononcé le discours le plus virulent contre le pouvoir du Président Ould Ghazouani et son entourage qu’il a qualifié de détourneurs de biens publics et de fossoyeurs de la démocratie.

Halte de Mbout – Crédit Aidara

 

A Kiffa où pas moins de sept membres du gouvernement mènent une campagne électorale sans commune mesure, le challenge est d’autant plus crucial pour le parti INSAF qu’il s’agit là de la région d’origine du président Ghazouani et de plusieurs de ses ministres.

S’attaquer au fief traditionnel des icônes de la région, Lemrabott Ould Benahi, ministre du Commerce, et Kaba Ould Elwa, l’un des dinosaures du système de Maaouiya Ould Taya, semble relever de la gageure de prime abord, tant ces deux hommes y mènent depuis des lustres la pluie et le bon temps. C’est pour avoir nommément cité ces personnalités, d’avoir décrit leur mainmise politique dans la région comme étant d’essence tribale, et d’y avoir associé le président de la HAPA, que ce discours a été censuré.

Ici, Birame Dah Abeid a ouvertement défié l’autorité politique du président Ghazouani, celle de son pouvoir et de ses partisans, leur promettant une défaite magistrale à l’issue du scrutin du 13 mai prochain et lors de la présidentielle de 2024.

Sélibaby et le syndrome de 1989

Dans la capitale du Guidimagha où le meeting de la Coalition de l’Alternance a connu une affluence monstre, Birame Dah Abeid, a rappelé les douloureux évènements de 1989 et le rôle joué par l’actuel président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Dah Ould Abdel Jelil, alors gouverneur de la région.

 

Meeting de Sélibaby – Crédit Aidara

 

Birame a repris les accusations contre Dah Ould Abdel Jelil relatives au rôle qu’il aurait joué dans les pogromes qui s’étaient déroulées au Guidimagha à cette époque, et les exactions qui y ont été commises sur plusieurs personnes, dont plusieurs ont perdu la vie, tandis que la grande majorité a été déportée, dépossédée et spoliée de son identité, de ses troupeaux de bétail et de ses biens.

Devant son refus d’enlever le nom de Dah Ould Abdel Jelil dans cette séquence, la HAPA a censuré le discours du leader abolitionniste et de sa non diffusion sur les médias publics.

Kaédi et le général Meguet

Troisième censure de la tranche d’antenne du parti Sawab à Kaédi où le nom du général Meguet a été mentionné. Ancien directeur de la Sûreté Nationale, ancien Chef d’Etat-major des armées, aujourd’hui recyclé en homme politique comme probable président de la prochaine Assemblée Nationale en tant que tête de liste pour la députation sur la liste nationale du parti INSAF, Ould Meguett est poursuivi par des accusations de génocidaire lors des évènements de 89-91, alors qu’il était encore jeune capitaine. L’affaire de l’officier Tambedou dont la mort à Inal serait amputée au général Meguett a été citée à titre d’exemple.

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Cheikh Aïdara

Source : Thaqafa (Mauritanie)

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