
Thaqafa – Malgré 25 ans d’éloignement de sa ville natale, Sélibaby (mais il y va à différentes occasions), à cause de ses fonctions qui l’ont conduit d’un pays africain à un autre, Kamara Samba n’a jamais rompu les amarres avec sa famille, ses amis d’enfance et ses voisins. L’encrage, il y a toujours tenu. A l’image de ce qu’incarnait sa mère, Magou Kamara.
Sélibaby, la ville natale
Samba Kamara se souvient encore de ses anciens camarades de classes à l’école primaire de Bambradougou, Gaye Silly Soumaré, aujourd’hui fonctionnaire à l’OMVS, Harouna Camara, opérateur économique en France, Sidi Ould Derdech, enseignant, Sidi Ould Deuf, cadre à la Direction des Domaines, Diouma Gangué, présidente d’ONG, ou encore Aïchetou Thiam, opératrice économique. Il se rappelle même de certains de ses enseignants, à l’image de Youssouf Kouyaté, ou des défunts Gaoussou Traoré et Yatéra Yassa. Autant de personnalités, d’amitiés et formateurs qui ont accompagné ses joyeuses années.
Né au milieu des années 60 à Rosso, où son père était affecté, le jeune Kamara Samba débarque à Sélibaby à l’âge de six ans, après la démission de son père de l’armée.
Etudes primaires, secondaires et supérieures
Entre 1978 et 1981, Samba Kamara fréquente le collège de Sélibaby, puis le Lycée National de Nouakchott de 1981 à 1985. Le Baccalauréat en poche, son père prend en charge toutes ses études supérieures en France où il décroche en 1989 une maîtrise en Gestion économique à l’Université Paris X, puis un doctorat en économie des transports à Aix-en-Provence. Malgré les opportunités qui s’offraient à lui, en France, son ambition a toujours été de servir le continent africain et son pays, la Mauritanie qu’il regagne en 1990 les études terminées.
L’opérateur en herbe

Dès son retour, Samba Kamara est engagé par la compagnie Air Mauritanie. De 1990 à 1996, il y occupe divers postes, dont le dernier est celui de directeur commercial. A son départ, Kamara Samba créé une entreprise de pêche, qu’il gère de 1996 à 1998 avant d’intégrer sur concours la Banque Africaine de Développement (BAD). Ce qui, comme spécialiste des transports, le conduit au siège central de l’institution à Abidjan, en Côte-d’Ivoire.
Une carrière dans les finances
Commence alors une longue carrière dans le domaine du développement, notamment le transport, les aéroports, les routes et l’harmonisation du transport dans la région ouest-africaine, du Cameroun au Burkina Faso, en passant par le Nigéria, la Guinée, le Cap-Vert, le Togo et le Mali. Aucun de ces pays n’aura de secret pour l’ambitieux et travailleur reconnu des pairs.
Entre 2009 et 2013, Samba Kamara est nommé Représentant de la BAD au Mali. A la fin de cette mission, il retourne à Abidjan où il s’occupe de la programmation pour les pays d’Afrique de l’Ouest (14 sous sa gestion, exceptés le Nigéria et la Mauritanie). Il s’occupera, entre autres de la mobilisation des ressources pour le financement des projets, dont le Pont de Rosso.
Samba Kamara a aussi aidé à la mobilisation des ressources pour l’interconnexion entre le Niger et le Nigéria, entre le Bénin et le Burkina Faso, la Guinée et le Mali, mais aussi la construction de la route entre le Burkina Faso et le Mali.
Au total, ce sont une vingtaine de projets d’infrastructures que Samba Kamara aura réalisé au sein de la BAD pour la bagatelle d’environ 3 milliards de dollars U.S au profit de plus d’une dizaine de pays.
L’opérateur économique

A la croisée de plusieurs expériences, mais toujours plus ambitieux pour son continent, Samba Kamara décide d’explorer d’autres champs d’investissements. C’est ainsi qu’il quitte, en 2023, la BAD pour se mettre de nouveau à son propre compte comme entrepreneur dans son pays, la Mauritanie.
Il crée alors à Nouakchott l’hôtel Djalali, un joyau inauguré le 28 novembre 2022 par le ministre des Affaires Economiques et de la Promotion des Secteurs Productifs, Kane Ousmane, et un haut cadre du Ministère du Tourisme, en l’absence du ministre de tutelle en déplacement.
Cet hôtel est composé de 60 chambres, 5 salles de réunions, 3 restaurants, pour une valeur totale de 1,4 milliards d’ouguiyas sur prêt de plusieurs banques, dont la Banque Al Amana. L’hôtel a permis de créer plus d’une dizaine d’emplois permanents.
« Cet hôtel, c’est aussi dit-il pour offrir de l’emploi. Nous avons ici différents profils. Et sommes très attentifs aux étudiants sortant des universités ou instituts et en quête d’un premier emploi, de stage ou autre. Le pays a besoin d’employer ses ressources. Surtout les jeunes ».
Le député et ses ambitions pour Sélibaby
Ce sont toutes ces expériences amassées au cours de sa vie, mais aussi ses réseaux de partenaires internationaux, que Samba Kamara veut mettre au service de sa ville natale, Sélibaby. Comme tous les gens de sa génération, Samba parle le Soninké, sa langue maternelle, mais aussi le Poular et le Hassaniya, en plus du français et de l’anglais. Il a toujours ambitionné de vivre dans son pays et de servir ses concitoyens dans ce long chemin vers le développement. C’est surtout Sélibaby, sa ville natale, où il garde encore ses racines et ses amis avec qui il n’a jamais coupé les ponts, qu’il voudrait loyalement servir.

Cet homme qui n’a jamais fait carrière dans la politique aura en face de lui des dinosaures de la région du Guidimakha à l’image de Sidney Sokhona, plusieurs fois ministre et vice-président de l’Assemblée nationale sortante, candidat ayant derrière lui le puissant parti-état, INSAV.
Samba Kamara estime qu’il est temps qu’il se mette au service de sa cité, et de ses populations auxquelles il veut offrir son savoir-faire en matière de développement. Entre autres défis, il souligne l’absence d’infrastructures, de routes, d’électricité, d’eau notamment.
Il pense qu’au prétoire de l’Assemblée Nationale, il saura davantage attirer l’attention de l’Etat mauritanien sur tous ces gaps qui entravent le développement de Sélibaby, une ville qui n’a dû son salut, selon lui, que grâce aux efforts de sa diaspora qui investit chaque année des milliards d’ouguiyas en écoles, mosquées, structures de santé, sans compter les dépenses quotidiennes pour des milliers de familles dont la survie est intimement liée aux envoies mensuels de leurs enfants émigrés.
Cheikh Aïdara
Source : Thaqafa (Mauritanie)
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