Mauritanie : la malédiction du pétrole et du gaz n’est pas à écarter à l’horizon de 2030

Incontestablement la Mauritanie est courtisée par l’Union européenne et notamment la France pour le projet gazier Grand Tortue Ahmeyin qu’elle partage avec le Sénégal et dont les premières bouteilles de gaz sont attendues fin 2023.

En plus la découverte récente d’un autre champ gazier BirAllah très promoteur et attiré par les investisseurs américains et anglais. Une perspective pour faire du pays, l’un des plus grands producteurs de pétrole et de gaz d’ici 2030. Les observateurs sont cependant dubitatifs sur ces deux projets gigantesques qui risquent d’être une malédiction pour les Mauritaniens comme pour le fer, le poisson, le cuivre et l’or, ressources naturelles qui n’ont profité jusqu’ici qu’aux multinationales et oligarques militaires.

Avec toutes ces richesses la Mauritanie aurait pu décoller économiquement depuis longtemps et faire partie des pays émergents comme l’Inde, le Brésil. Le SMIG des Mauritaniens aurait pu normalement s’envoler et atteindre le plus haut plafond au niveau du Maghreb et en Afrique subsaharienne voire au-delà avec un pays qui compte à peine plus de 4 millions d’habitants. C’est un paradoxe qui s’explique par le fait que le pays est gouverné par les militaires depuis 1978. La parenthèse du premier régime démocratique en 2006 fut brève.

Cette triste réalise plonge aujourd’hui le pays dans la spirale d’une alternance militaire pacifique depuis 2019 avec le président Ould Ghazouani. C’est la mal gouvernance qui est pointée du doigt comme responsable de cette malédiction. Depuis 2019, le président mauritanien a la chance de mener en même temps ces deux opportunités qui attirent de plus en plus des investisseurs qui vont pouvoir aider le pays à se doter de nouvelles infrastructures routières, des pipelines et des installations de stockage par exemple du pétrole estimé à 300000 tonnes métriques.

Ce sont également des secteurs porteurs d’emplois dans un contexte de grand chômage des jeunes. La production du gaz naturel pour la production d’électricité est un pari d’ici 2024 pour mettre fin à ce cycle infernal de délestages et de coupure à Nouakchott et à l’intérieur du pays. Et enfin les grands bénéfices qui seront tirés du gaz pourront accélérer les projets d’hydrogène vert pour soutenir l’énergie verte.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 06 mai 2023)

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