Bataille du rail en Afrique : où sont les grands projets ?

DÉCRYPTAGE. Le récent congrès de l’Union internationale des chemins de fer à Marrakech s’est penché sur le développement du train en Afrique et sur les options possibles.

Le Point  – En Afrique, le chemin de fer est le parent pauvre des transports. L’histoire des lignes est liée à celle de la colonisation. Les réseaux ferrés visaient essentiellement à transporter les matières premières depuis le centre du continent vers les ports maritimes. Pas ou peu de passagers étaient concernés par ces dessertes. De plus, l’écartement différent des rails – standard UIC ou métrique – n’a pas favorisé le trafic des marchandises entre les régions.

Le thème du congrès de Marrakech, « Grande vitesse ferroviaire : la bonne vitesse pour notre planète », incite les décideurs à être sélectifs et à ne pas choisir la vitesse à tout prix. Les échanges de cette UIC highspeed ont montré que la définition de « bonne vitesse » varie en fonction des contextes locaux et régionaux et sera un des défis pour le secteur. Organisme international, l’UIC définit des standards opérationnels. Elle réunit 90 pays et 200 entreprises ferroviaires.

 

Plus vite que la route

 

Et François Davenne, directeur général de l’UIC, de citer deux exemples de succès africains de « grande vitesse » avec le TGV marocain et le TER de Dakar. Au Maroc, la première ligne à grande vitesse Tanger-Kenitra a bénéficié d’une vision globale politique, économique et ferroviaire transformant le projet en succès commercial et populaire. Le million de voyageurs dès les six premiers mois a salué un report modal massif.

Le succès s’affiche aussi au Sénégal avec le TER de Dakar vers l’aéroport qui connaît trois ans d’avance sur les prévisions de trafic. Là aussi, la nouvelle vitesse a été décisive, affichant 140 km/h, une vitesse plus rapide et plus fiable que celle de la route, le concurrent. Ce TER héritier du « petit train bleu » des faubourgs dakarois semble même promis à un équilibre financier d’ici à trois ans.

« Le réseau africain de trains à grande vitesse aura franchi l’étape de création et emmènera ses premiers passagers entre deux villes connectées », annonce l’Agenda 2063. Cette feuille de route de l’Union africaine fait place à un concept que l’UIC porte depuis 2019, à savoir que l’évolution des transports doit aller vers plus de sobriété, que ce soit en termes d’émissions de CO2, de consommation d’énergie, d’espace ou encore de cycle de vie. Sur toutes ces dimensions, le mode ferroviaire est vertueux. « C’est à nous collectivement non seulement de le démontrer, mais surtout de montrer quel est le chemin concret pour parvenir à un nouveau paradigme pour les transports. L’enjeu majeur réside dans l’éligibilité du réseau ferroviaire au marché de compensation carbone » ressort du congrès de l’UIC. François Davenne cite l’exemple du camion qui roule au mieux à 70 km/h quand un chemin de fer un peu moderne peut afficher le double.

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à Marrakech

 

 

Source : Le Point (France)

 

 

 

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