Au Kenya, le « massacre de Shakahola » continue d’ébranler le pays

Deux pasteurs kényans comparaissent en justice mardi, soupçonnés d'être impliqués dans la mort d'au moins 109 personnes dans une forêt du sud-est du Kenya. L'affaire suscite l'effroi et l'incompréhension dans ce pays religieux d'Afrique de l'Est.

France Info – Au Kenya, le « massacre de Shakahola » comme il est désormais qualifié, continue de mobiliser le pays. Le pasteur autoproclamé Paul Mackenzie Nthenge est au cœur de l’affaire. À travers sa secte, l’Église internationale de Bonne Nouvelle, il invitait ses fidèles à jeûner pour « rencontrer Jésus ». Il est accusé d’avoir poussé ses adeptes à mourir de faim. Depuis une dizaine de jours, les enquêteurs passent au peigne fin son terrain dans la forêt de Shakahola, près de la ville de Malindi, dans l’est du Kenya, où 109 dépouilles ont déjà été retrouvées.

 

500 signalements de personnes portées disparues

 

Les fouilles ont été suspendues lundi 1er mai, mais cela ne veut pas dire qu’elles sont terminées. Les enquêteurs ont plus de 300 hectares de terrain à passer au peigne fin. Le bilan humain pourrait s’alourdir. La Croix Rouge kényane a enregistré près de 500 signalements de personnes portées disparues à son bureau de recherche à l’hôpital de Malindi.

Les fouilles ont en fait été mises en pause à cause des conditions météo. Les fortes pluies risqueraient de compromettre certaines preuves, d’après les autorités. De plus, la morgue de l’hôpital de Malindi est déjà saturée.

Les opérations d’autopsies des dépouilles viennent en tout cas de débuter. Les résultats sont très attendus, les enquêteurs ont des doutes sur les causes des décès, car certains corps ont été retrouvés avec des signes de blessures. Il y aura aussi des opérations d’identification des dépouilles par prélèvement ADN. Un certain nombre de familles sont venues à Malindi dans l’espoir d’avoir des nouvelles de leurs proches, qu’elles suspectent d’être des membres de la secte, mais avec qui elles n’ont plus de contact depuis parfois plusieurs mois.

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Albane Thirouardfranceinfo
Radio France
Source : France Info
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