Elections 2023 Mauritanie : ce que les observateurs attendent de la campagne électorale

Les 25 partis en lice viennent de démarrer leur campagne dans une ambiance effervescente à Nouakchott et à l’intérieur du pays. Les observateurs attendent que les candidats jouent le jeu démocratique mais ils ne sont pas dupes du monopole des moyens et des médias publics par le parti au pouvoir EL INSAF.

Les observateurs ne sont pas également sans savoir que cette démocratie déguisée ne permet que des duels à distance des candidats. Les Mauritaniens ne s’attendent pas à une confrontation des programmes autour de débats d’idées. C’est surtout la loyauté du parti au pouvoir omniprésent dans toutes les circonscriptions qui est pointée du doigt et aussi le respect de la promesse par le gouvernement d’une enveloppe financière d’un milliard d’ouguiyas pour aider les 25 partis en lice à surmonter les difficultés de campagne qui vient de démarrer dans une ambiance effervescente à Nouakchott et à l’intérieur du pays.

Au-delà c’est la transparence de l’utilisation de cet argent dans la campagne qui relance la question du financement des campagnes. Dans ce domaine c’est encore EL INSAF qui détient tous les moyens de l’Etat en plus de l’apport des candidats hommes d’affaires et oligarques militaires symbolisés par la candidature à la députation du général à la retraite Ould Meguet.

Ces avantages aggravent le déséquilibre des forces en présence. Une saine compétition est une utopie dans un pays où les électeurs sont habitués à voter pour leur tribu ou pour leur communauté ou pour de l’argent. Voter pour le changement en général porté par l’opposition est illisible à cause des leaders qui ont perdu leur boussole depuis l’accession au pouvoir de Ould Ghazouani. Les observateurs attendent une campagne autrement c’est-à-dire proche des citoyens pour entendre et écouter leurs principales préoccupations.

Parmi elles, la baisse des prix des denrées alimentaires, l’augmentation du pouvoir d’achat et la sécurité surtout à Nouakchott.Les Mauritaniens ont surtout faim et soif et vivent dans l’obscurité depuis 63 ans. La seule contradiction à laquelle doit s’attaquer l’opposition c’est le règlement urgent de la cohabitation. A défaut c’est le même refrain et les Mauritaniens continueront à vivre comme des chiens de faïence.