Mauritanie : la lutte contre la corruption renvoyée à l’horizon 2030

Le gouvernement mauritanien vient de réviser et évaluer sa stratégie de lutte contre la corruption. Un aveu d’échec du gouvernement qui vient plomber un premier quinquennat de Ould Ghazouani . Le chef de l’Etat compte sur sa réélection en 2024 pour poursuivre le combat à l’horizon 2030.

Secret de polichinelle. Pour la majeure partie des questions sensibles du pays, le patron de l’économie est devenu au fur et à mesure des réformes prioritaires de Ould Ghazouani ,le fusible du gouvernement. C’est ainsi que Kane Ousmane est mis en avant pour la concertation avec les populations de la vallée dans le cadre de la nouvelle politique agricole qui accélère l’accaparement des terres agricoles par l’Etat au profit des investisseurs nationaux et étrangers.

C’est lui qui négocie le passif humanitaire avec les représentants des organisations de la diaspora et nationales des victimes des années 89 et 91 notamment pour trouver une solution de justice transactionnelle pour les veuves et orphelins des 28 soldats négro-africains assassinés en 1991 à Inal.. Et c’est encore lui en première ligne cette semaine de la nouvelle stratégie de lutte contre la corruption. La patron des secteurs productifs est l’interlocuteur de confiance des bailleurs internationaux le FMI et la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement ainsi que les investisseurs des pays du golfe et de l’Union Européenne.

A vrai dire le gouvernement n’ignore pas tous les foyers de corruption dans tous les rouages de l’Etat. Et la grande arnaque politique c’est l’instauration prochainement d’une journée nationale commémorative contre la corruption qui va décerner des prix aux meilleurs établissements contre la corruption.

Cette feinte politique gouvernementale ne pourrait pas éradiquer ce fléau qui impacte sur les politiques publiques et grève lourdement le trésor public depuis des décennies. En révisant et évaluant cette stratégie pour 2023-2030, le gouvernement avoue ses propres faiblesses en particulier contre les prévaricateurs qui sont proches du régime et échappant ainsi à la justice.

Les Mauritaniens comprennent mal que l’ancien président Ould Abdel Aziz soit traduit devant un tribunal accusé de corruption alors que des anciens ministres et anciens premiers ministres présumés coupables sont blanchis.

Une justice à double vitesse qui sert d’instrumentalisation au régime de Ould Ghazouani pour faire croire à un Etat de droit.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 29 avril 2023)

 

 

 

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