Mauritanie : la colère des travailleurs non permanents et des dockers à Nouakchott, un signe de mal gouvernance sociale du gouvernement

Depuis des mois le personnel non permanent de l’administration publique est dans la rue à Nouakchott pour réclamer l’augmentation des salaires décidée par le gouvernement depuis 2019 qui fait la sourde oreille. Cette colère sociale fait écho aux 2000 dockers du port autonome de la capitale licenciés depuis 2009 qui revendiquent leur réintégration.

Leur rassemblement devant la présidence cette semaine à Nouakchott interpelle le chef de l’Etat mauritanien et sa politique sociale engagée depuis 2019. C’est la précarité de l’emploi des deux catégories de travailleurs qui est pointée du doigt.

Les travailleurs non permanents de l’administration publique, cheville ouvrière de la fonction publique sont confrontés à des conditions difficiles de travail mais moins pénibles que les dockers du port autonome de Nouakchott, taillables et corvéables à la merci du patronat.

Les premiers sont dans la rue depuis 2019 pour des augmentations de salaires décidées par le gouvernement. Il s’agit de personnel en général très soumis aux désidératas de l’administration publique et le moins payé. Certains d’entre eux ont plusieurs années d’expérience et d’autres proches de la retraite. C’est une colère légitime face à un gouvernement qui joue la sourde oreille.

Cette stratégie est encore mal perçue par les 2000 dockers licenciés depuis le régime de Ould Aziz réclamant leur réintégration. La revendication de ces manutentionnaires porte également sur la retenue de 50 ouguiyas sur chaque tonne déchargée par le bureau de la main d’œuvre portuaire. Une opération financière qualifiée de tâcheronnat par les manifestants. Ce malaise social qui perdure est un signe de mal gouvernance sociale.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 28 avril 2023)

 

 

 

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