Mauritanie : le procès de l’ex-président Ould Aziz ou le déballage des scandales de la république

Des dons en argent par les chefs d’Etat arabe, de millions de dollars et d’euros remis à des commerçants, des milliards d’ouguiyas qui transitent dans un compte de la fondation d’un fils, le tout sans passer par le fisc en passant par les ventes illicites de terrains, le bradage de l’école publique, des holdings cachés pendant 10 ans. Autant de scandales de la république sur la place publique après deux quinquennats de Ould Aziz.

 

Ce déballage des scandales de l’ex-président Ould Aziz par ses co-accusés anciens premiers ministres et anciens ministres, hommes d’affaires et anciens dirigeants de la SNIM devant la barre au procès de Nouakchott, est révélateur d’un système de corruption érigée en gouvernance. Ce sont les dérives de la République qui sont pointées du doigt accusateur de la gouvernance militaire.

En réalité Ould Aziz a pendant une décennie confondu les affaires et les caisses de l’Etat à sa fonction de chef d’Etat en accaparant tous les leviers économiques et commerciaux pour bâtir un immense empire financier par des holdings cachés qui lui ont rapporté des milliards d’ouguiyas. Une partie de cette richesse est confiée à ses fils à travers une fondation et une autre partie des dons des monarques arabes du golfe. Même le secteur agricole n’a pas été épargné avec des plantations de riz dans la zone de Boghé, des usines de décorticage et rizière à Rosso, des distributeurs de matériel agricole et la création de sociétés pour la promotion de l’investissement.

Le bradage de l’école publique avec la vente de terrains au privé est un scandale foncier sans oublier le monopole de l’immobilier. Les affaires dans le secteur de la pêche ont rapporté des milliards d’ouguiyas. Et le pillage du fleuron de l’industrie mauritanienne a ralenti la croissance. Ould Aziz n’est que la partie émergée de l’oligarchie militaire.

Au fil des audiences sur les faits, les observateurs ont l’impression d’assister à un procès d’une république bananière sous l’impulsion d’un ancien président des pauvres. En se référant au code pénal, l’ex-président ne peut pas échapper à des condamnations. La justice a le dernier mot.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 18 avril 2023)

 

 

 

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