Mauritanie : des témoignages qui accablent l’ex-président au procès de Nouakchott

Au moment où le procès de Ould Aziz à Nouakchott est suspendu pour reprendre après la fin du Ramadan, les observateurs reviennent sur deux témoignages accablants d’un homme d’affaires sur l’argent en devises remis par Ould Aziz et d’un général de l’armée à la retraite sur la vente de l’Ecole de police à Nouakchott.

Après les tergiversations de la défense de l’ex-président Ould Aziz sur les procédures judiciaires, le tribunal anti-corruption est entré cette semaine sur les faits avec en première ligne deux témoignages qui s’inscrivent dans l’abus de pouvoir de l’ancien président sur la gestion des biens publics et l’enrichissement illicite.

C’est un ancien chef de l’espionnage mauritanien et général de l’armée à la retraite qui confirme ce que les enquêtes judiciaires avaient pointé sur le bradage des terrains de l’Ecole de police au profit du privé. Cet aveu d’un ancien directeur général de la Sûreté de l’Etat accable l’ancien chef de l’exécutif d’un scandale de la république sur des transactions foncières illicites.

Il s’agit d’un abus de pouvoir qui peut conduire à des transactions financières en violant les règles de dépôts d’argent comme en témoigne un homme d’affaires à la barre qui avoue avoir reçu de Ould Aziz plus de 7 milliards en euros et dollars depuis son premier mandat en 2009. Il s’agit d’un trafic de devises condamné par la loi.

Deux exemples de trafic d’influence de l’ex-premier magistrat du pays qui aura du mal à prouver son innocence devant un tribunal qui a toutes les preuves de corruption d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent durant dix ans. Deux faits flagrants à l’avantage des avocats de l’Etat en attendant la reprise du procès après le Ramadan.