Le Sénégal moissonne et montre que cultiver le blé est possible

AFP Le vrombissement de la machine fauchant les tiges emplit l’air à Sangalkam, près de Dakar: le Sénégal a moissonné cette semaine des parcelles de blé pour montrer que produire local était possible en vue de rompre avec une totale dépendance aux importations.

Le blé est, après le riz, la deuxième céréale la plus consommée par des Sénégalais, grands amateurs de pain. Le Sénégal, à l’instar d’autres pays d’Afrique, est entièrement tributaire de l’étranger pour son ravitaillement et en importe 800.000 tonnes par an.

Les difficultés d’approvisionnement, la hausse des cours des céréales et de l’inflation causées par la guerre en Ukraine ainsi que la crise alimentaire ont stimulé l’effort sénégalais d’autosuffisance, vieille aspiration nationale. Des essais sont menés depuis des années pour cultiver le blé et surmonter les contraintes d’un climat tropical.

Le pays a récolté le blé cette semaine sur une parcelle de démonstration à Sangalkam, un pas significatif sur la voie de la production locale, dit à l’AFP Amadou Tidiane Sall, chargé de recherches sur le blé à l’Isra, un institut public de recherches agricoles.

« Les semis ont été faits le 10 janvier. Nous avons commencé les récoltes hier » jeudi, soit une maturité en trois mois, affirme Awa Ndiaye Dieng, chercheuse dans un centre de l’Isra, à Sangalkam. Quatre variétés ont été semées ici: trois venues d’Egypte, pays producteur, une quatrième mise au point par l’Isra, dit-elle.

Cinq parcelles de démonstration sont exploitées simultanément sur deux sites à Dakar et trois dans la Vallée du fleuve Sénégal avec ces trois variétés dites « tendres » destinées à la fabrication du pain, et une dite « dure » pour les pâtes. Des centaines de variétés ont été testées, dit M. Sall. Beaucoup se sont révélées inadaptées. « D’autres sont arrivées à maturité au bout de trois mois, correspondant à notre saison froide », entre janvier et avril, indique t-il.

Consommer local

Il balaie des critiques de chercheurs locaux sur l’incompatibilité de la culture du blé avec le climat local. Les expériences ont montré que « le blé peut se développer dans tous les types de sol au Sénégal, sablonneux comme à Sangalkam comme argileux » dans le nord et la vallée du fleuve Sénégal, dit-il. La crise en Ukraine a, selon lui, généré plus de volonté politique « pour exploiter les résultats et cultiver le blé à grande échelle ».

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AFP

 

 

 

 

Source : VOA Afrique (Etats-Unis) – Le 07 avril 2023

 

 

 

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