Sommet États-Unis sur la Démocratie : une intervention sur la transparence des élections 2023 en trompe l’œil de Ould Ghazouani

Incontestablement l’intervention en visioconférence du président mauritanien à l’occasion de la dixième édition du sommet sur la démocratie aux Etats-Unis ne laisse pas indifférent les observateurs à la veille des législatives municipales et régionales. Ould Ghazouani a vanté le système électoral qu’il a mis en place pour des élections honnêtes, transparentes selon ses propres termes.

Le président Ould Ghazouani s’est montré très confiant du système électoral mis en place par son gouvernement pour l’instauration de la proportionnelle et surtout pour la première fois la représentativité des jeunes y compris des personnes en situation de handicap et une liste des femmes au prochain parlement. C’est la face émergée de l’iceberg. L’autre face c’est que cette volonté politique est de nature à alimenter une méthode de discours présidentiel plus théorique que pratique.

Les libertés individuelles et collectives mises en avant pour les associations et les citoyens sont vite démenties par les lois sur les symboles de l’Etat. Le principal message que l’homme fort mauritanien envoie au sommet américain sur démocratie que la Mauritanie se prépare à des élections honnêtes et transparentes.

Une démocratie en trompe-l’œil qui n’échappe pas aux observateurs et aux Mauritaniens qui savent que c’est de la poudre aux yeux pour masquer toutes les dérives d’un État autoritaire. L’honnêteté c’est de ne pas cacher son agenda électoral qui débute avec la suspension unilatérale du dialogue politique et derrière tromper les 25 partis pour un accord biaisé pour préparer les élections. L’honnêteté ce n’est pas la mise en place d’une CENI qui viole les lois électorales sur les municipales et à la dernière minute changer les règles du jeu des listes électorales.

En définitive les observateurs rappellent que la Mauritanie était absente aux dernières éditions du sommet pour la simple raison qu’elle était toujours épinglée par les organisations américaines des droits de l’homme comme un pays esclavagiste sur fond d’un état à tendance raciste. Cette intervention de Ould Ghazouani a une double signification : rassurer Washington de cette évolution et surtout recevoir des dollars pour l’organisation des élections.