Les irrégularités des inscriptions sur les listes électorales constatées par la CENI et la circulaire de dernière minute sur les listes incomplètes pour favoriser les listes complètes sont autant de facteurs qui ne militent pas pour des élections transparentes le 13 mai prochain.
La possibilité des ministres de candidater aux élections n’étant pas aussi écartée, dans ces conditions les observateurs s’interrogent sur les chances de réussite de l’opposition par rapport aux élections de 2018 où seul le parti islamiste TAWASSOUL avait réussi à avoir 15 sièges à l’Assemblée nationale faisant du parti la première force de l’opposition et le deuxième parti du pays après l’UPR.
Les élections de 2023 s’annoncent dans un contexte politique favorable à l’opposition avec l’assassinat par des forces de police de l’activiste des droits de l’homme Chouvi Cheine et l’évasion de quatre terroristes salafistes de la prison centrale de Nouakchott. Deux graves évènements qui peuvent influencer le vote des Mauritaniens.
Le contexte social difficile des ménages face à la hausse des prix des denrées alimentaires milite en faveur de l’opposition également malgré des mesures timides du gouvernement pour aider les plus pauvres. De même le bilan mitigé de Ould Ghazouani après trois années de gouvernance qui n’ont pas permis de réaliser le maximum des nombreux projets de développement à l’intérieur et à Nouakchott. Le seul bémol c’est que les Mauritaniens ne votent pas pour des programmes mais pour la tribu ou pour la région ou par intimidation ou par achat de conscience. Ce qui n’est pas le cas pour la diaspora qui vit dans des démocraties où le débat sur le programme est central.
Enfin la nouvelle stratégie qui consiste à nouer des alliances ou en coalition plurielle au sein de l’opposition est une avancée par rapport à la bérézina de 2018 où le parti au pouvoir UPR avait raflé les trois quarts des sièges de l’Assemblée nationale des mairies et de conseils régionaux. Enfin, en changeant le nom du parti pour devenir INSAF, Ould Ghazouani n’a pas changé les hommes.
La publication tardive des listes des candidats et la dissidence des perdants au sein du parti sont autant de signes qui ne trompent pas que le parti devra batailler pour conquérir une nouvelle majorité. Face à cette nouvelle donne politique, l’opposition peut mieux faire qu’en 2018 mais avec des réserves les observateurs craignent que ces élections ne soient pas transparentes et libres.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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