Au Sénégal, le camp d’Ousmane Sonko sous la menace d’arrestations

Alors que doit reprendre le procès de l’opposant à Macky Sall, les interpellations de membres de son parti se multiplient.

Le Monde  – Cinq jours après avoir été arrêté, El Malick Ndiaye est sorti de prison ce lundi 27 mars, un bracelet électronique attaché à la cheville. Le secrétaire national à la communication du Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), parti dirigé par la figure de l’opposition Ousmane Sonko, avait été interpellé le mercredi 22 mars pour diffusion de fausse nouvelle.

En cause, un tweet où il indiquait qu’un « individu habillé [d’un] uniforme de la brigade d’intervention polyvalente [avait] aspergé d’une substance inconnue le président Ousmane Sonko ». L’instruction est toujours en cours, El Malick Ndiaye sera convoqué plus tard pour être entendu sur le fond de l’affaire.

Cette incarcération avait provoqué l’indignation du côté de l’opposition alors que les arrestations se multiplient. « En plus de M. Ndiaye, nous comptons deux autres membres du bureau politique et deux membres du cabinet, dont un en charge de la sécurité qui a été mis récemment en résidence surveillée avec un bracelet électronique. Plus une vingtaine de nos coordonnateurs départementaux des jeunes patriotes. Au total, ce sont plus de 400 membres du parti qui ont été arrêtés à travers le pays », précise Ousseynou Ly, membre du secrétariat national à la communication du Pastef.

« Dérives du pouvoir » ?

Un décompte sur lequel Amnesty International est aussi en train de travailler – sans pouvoir donner de chiffres pour le moment. Seydi Gassama, le directeur exécutif au Sénégal, remarque tout de même que les incarcérations sont plus nombreuses qu’en mars 2021, au moment des émeutes provoquées par l’arrestation d’Ousmane Sonko pour trouble à l’ordre public alors qu’il était en chemin pour le tribunal dans l’affaire de viols qui l’oppose à une employée de salon de massage.

« Le but est de dissuader toute manifestation, alors que Macky Sall laisse planer le doute sur sa troisième candidature à l’élection présidentielle de 2024 », anticipe le militant des droits humains. Il rappelle tout de même que des arrestations préventives avaient aussi été constatées en 2011-2012, à la fin du mandat de l’ancien président Abdoulaye Wade et à la veille de la présidentielle où a été élu l’actuel chef de l’Etat.

Cette fois-ci, les motifs des délits se répètent selon MAbdoulaye Tall, avocat et membre du Pastef : trouble à l’ordre public, diffusion de fausse nouvelle, atteinte à la sûreté de l’Etat, diffamation. Des accusations qui se fondent sur des propos souvent tenus sur les pages officielles des réseaux sociaux de ces personnalités politiques, où elles dénoncent des « dérives du pouvoir ». Par exemple, Mouhamed Bilal Diatta, maire de Keur Massar Sud en banlieue de Dakar, a été arrêté pour appel à l’insurrection et offense au chef de l’Etat après avoir dit à des jeunes d’entrer en résistance.

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(Dakar, correspondance)

 

 

 

 

 

Source : Le Monde 

 

 

 

 

 

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