Mauritanie : l’observatoire national des droits de la femme et de la fille dans le collimateur des observateurs

La création d’un observatoire national des droits de la femme et de la fille engage le président Ould Ghazouani  à combler le retard sur toutes les violences  faites aux femmes et aux filles dans un pays qui rechigne à condamner les violences sexuelles.

Cette nouvelle institution relance justement la loi relative aux violations sexuelles qui n’est toujours pas adoptée par l’Assemblée nationale à cause du code pénal mauritanien qui repose en grande partie sur la Charia loi. En Mauritanie les viols sont généralement réglés entre familles d’où la rareté des condamnations. Cet exemple de limite de la justice face aux actes de viols montre l’urgence d’un tel observatoire qui devrait pouvoir lancer des alertes sur les cas de viols et accélérer les procédures contre les auteurs.

Mais les observateurs s’interrogent sur l’indépendance et les moyens d’une telle institution rattachée à la primature et non à la présidence. Une décision qui fait planer un doute sur une main de la première Dame renvoyant ainsi la patate chaude au premier ministre.

La deuxième limite d’une loi contre les agressions sexuelles réside dans l’absence de formation de magistrats et l’exclusion de la femme dans la magistrature. Un défi titanesque de l’observatoire pour combler ce retard. La réforme de la justice va dans ce sens mais c’est une œuvre de longue haleine comme les attitudes des citoyens face à ce genre d’agression qui reste tabou dans le pays depuis de longues années.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

(Reçu à Kassataya.com le 24 mars 2023)

 

 

 

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