« Le recours à une éducation répressive est défavorable au développement de l’enfant »

Les méthodes éducatives s’appuyant principalement sur des stratégies répressives sont peu efficaces, voire contre-productives, affirme, dans une tribune au « Monde », un collectif de plus de 280 chercheurs et professionnels de l’enfance. Ils contestent notamment le time out, proposé par la psychologue Caroline Goldman.

Le Monde – Le « métier » de parent est une mission complexe, en perpétuelle construction. Selon Martin Hoffman, de l’université de New York, le parent d’un enfant âgé de 2 à 10 ans serait confronté, chaque année, à pas moins de 15 000 situations où il chercherait à faire obtempérer son enfant. Les parents se posent très souvent, et à juste titre, la question de savoir quelles seraient les pratiques éducatives les plus favorables au développement de l’enfant, à la réduction des difficultés de régulation des comportements et à des relations familiales apaisées.

Les méthodes éducatives s’appuyant principalement sur des stratégies répressives, dont la punition fréquente, s’avèrent – on le sait aujourd’hui – peu efficaces, voire contre-productives, car, en plus d’augmenter l’anxiété de l’enfant et d’aggraver ses problèmes de comportement, elles ne lui enseignent pas le bon comportement (par exemple, montrer à l’enfant comment demander l’objet, plutôt que de le punir parce qu’il l’a pris des mains). Le recours aux punitions est aussi associé à un moindre développement du raisonnement moral de l’enfant, qui contribue lui-même aux comportements altruistes, comme l’indique la synthèse des recherches de Martin Pinquart et d’Anton Fischer [de l’université Philipps de Marbourg, en Allemagne].

Ces résultats questionnent la pertinence de la diffusion de méthodes reprenant d’anciens principes éducatifs coercitifs. Par exemple, dans l’ouvrage intitulé File dans ta chambre ! Offrez des limites éducatives à vos enfants (InterEditions, 2020), Caroline Goldman préconise de punir le jeune enfant, dès 12 mois, après lui avoir expliqué l’interdit, en « l’excluant dans sa chambre (ou toute pièce isolée) où [le parent] le laissera pleurer derrière la porte », et de « recommencer dès que l’enfant transgresse », recommandant au parent l’application de ce « système répressif ». Il ne doit « pas hésiter à laisser l’enfant, au-delà de 4 ans, une demi-heure ou plus dans sa chambre ». Et, si l’enfant tente de sortir, le parent doit prolonger l’isolement : « Tu viens de gagner vingt minutes de plus dans ta chambre. »

Des règles précises

 

L’autrice conseille de recourir à sa méthode face aux « transgressions » comme « parler trop », « faire trop de bruit », « râler pour rien », « jeter les petits pots de la chaise haute » ; autant de comportements qui sont pourtant considérés comme normaux chez le jeune enfant en raison de son immaturité. Dans un article publié dans la revue Le Carnet Psy, elle affirme : « La solution tient selon moi en deux mots : le “time out”. (…) Cette méthode est préconisée (…) par le professeur [Alan] Kazdin. » Pourtant, ce dernier exprime ouvertement son désaccord concernant ce qu’elle décrit : « Cela va à l’encontre de tout ce que l’on sait grâce à la recherche sur le sujet » (podcast « Papatriarcat », épisode 101).

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Source : Le Monde

 

 

 

 

 

Suggestion kassataya.com :

Caroline Goldman, psychologue : « J’ai vu arriver dans mon cabinet des parents sains et structurés, victimes de désinformation sur la parentalité positive »

 

 

 

 

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