Mauritanie : la CENI à l’épreuve des dysfonctionnements du RAVEL

La confirmation cette fin de semaine des irrégularités dans l’enregistrement des électeurs dans plusieurs communes par la CENI ne crédibilise pas les opérations du RAVEL. Ces dysfonctionnements administratifs qui apparaissent dans le contexte de la prolongation de 15 jours du RAVEL interrogent le fichier électoral et au-delà la transparence des élections en mai prochain.

Pour la première fois depuis l’existence du RAVEL, la CENI sort ses griffes pour constater des recensements abusifs par des agents recenseurs dans plusieurs communes. La sanction immédiate des fautifs et l’annulation des enregistrements par la CENI vont dans le sens de la requête de la première force de l’opposition TAWASSOULqui avait révélé des soupçons de fraude et demandé des enquêtes.

Ce redressement assez rapide d’une anomalie d’un système électoral est assez révélateur de l’incompétence de l’administration face à la modernisation d’un système électronique mal maîtrisé. En réalité derrière le prolongement de 15 jours du RAVEL se cachent des visées statistiques des inscrits sur les listes électorales.

En effet, des milliers de citoyens ne sont pas inscrits à cause d’un recensement biométrique toujours discriminatoire. Le chiffre de plus d’un million et demi d’inscrits est significatif à cet égard. Cela signifie que le temps du RAVEL est révolu et que c’est la réforme du système électoral qui s’impose. La partie émergée de ces élections c’est l’échec du dialogue politique voulue et contourné par Ould Ghazouani par un accord biaisé entre l’Intérieur et les 25 partis en compétition. Dans ces conditions de climat de fraudes, pour les prochaines élections, les jeux sont presque faits.