Courrier international – Née dans un camp de réfugiés à Tindouf, en Algérie, près de la frontière marocaine, Aziza Brahim chante la cause sahraouie à travers le monde, tout en mettant un point d’honneur à porter sur scène des tenues traditionnelles.
Aziza n’a pas connu son père, mort lors de la guerre du Sahara occidental [qui a opposé entre 1975 et 1991 le Front Polisario, un mouvement indépendantiste sahraoui soutenu par l’Algérie, au Maroc et à la Mauritanie]. Elle est née alors qu’il combattait dans la région de Laayoune. En grandissant, elle a trouvé refuge dans la musique : un moyen de transmettre un message universel, de défendre sa cause et de s’exprimer.
“Je suis une femme, réfugiée et sahraouie. Ce sont autant de maillons d’une chaîne d’identités qui me représente, ainsi que ma famille et ma vie”, explique-t-elle.
“Je suis une femme sahraouie, née et ayant grandi dans un camp de réfugiés. Je ne peux renier ce que je suis.”
De pays en pays
Après avoir vécu entre Lyon et plusieurs régions d’Espagne, Aziza travaille aujourd’hui comme musicienne à Barcelone. “Que je sois une femme artiste et immigrante, cela se reflète dans mes chansons. Celles-ci me représentent et portent le message que je souhaite transmettre, confie-t-elle. Vivre en Espagne me permet de bénéficier des meilleurs moyens pour accéder aux ressources musicales, développer ma carrière, et évoluer artistiquement, et d’avoir accès aux institutions musicales internationales. J’ai pu apprendre plus vite et m’ouvrir à une société plus grande et plus diverse.”
Évoquant la préservation de sa culture sahraouie, elle estime que “personne ne peut rejeter sa culture et la changer, et ce n’est pas ce que je veux faire, car la culture est l’un des derniers points forts du peuple sahraoui.
Raseef22 (Beyrouth)
En arabe, raseef signifie “trottoir”, comme celui de cette rue qui gronde depuis le déclenchement des révoltes, en 2011
Source : Courrier international
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