Mauritanie : la tolérance zéro face aux bavures policières fait polémique

En attendant que les présumés assassins de Chouvi Cheine, soient traduits devant un tribunal, le gouvernement mauritanien promet tolérance zéro face aux bavures policières. Une promesse qui s’inscrit dans le cadre d’autres promesses non tenues comme la lutte contre le détournement des deniers publics.

Jamais un crime commis par la police depuis des décennies n’a suscité autant d’indignations et de solidarité avec la victime dans le pays et au-delà des Frontières. Le président Ould Ghazouani s’est impliqué personnellement en donnant le feu vert à la justice. Et même les érudits et Imams sont montés au créneau.

Les Mauritaniens attendent que la justice soit appliquée avec fermeté. La promesse tolérance zéro contre cette bavure policière est une volonté politique qui n’a de valeur que si personne n’est au-dessus des lois, du simple policier au commissaire de police jusqu’au ministre de l’Intérieur; La cacophonie sur les circonstances de la mort de Chouvi Cheine entre la direction générale de la Sûreté; l’autopsie du ministère de la santé et la tentative de camouflage de l’Intérieur en disent long de ce système étatique répressif et discriminatoire qui ne date pas d’aujourdhui.

Dans un pays où la justice est loin d’être transparente et toujours entre les mains du chef de l’exécutif cette tolérance zéro est un simple voeux pieux… Cette confiscation de tous les pouvoirs est un frein à un Etat de droit qui respecte les droits humains. Leurs violations constantes résultent d’un régime autoritaire après trois années de gouvernance.