Mauritanie : la décentralisation du conseil des ministres dans le collimateur des observateurs

Le président mauritanien vient d’inaugurer la première décentralisation du conseil des ministres à Rosso, la capitale du Trarza. Cette volonté de Ould Ghazouani de décentraliser les actions du gouvernement s’inscrit dans le cadre de ses nombreux engagements depuis son accession au pouvoir.

« Priorités et Engagements », c’est la marque de fabrique du président Ould Ghazouani qui en a fait la colonne vertébrale de son programme quinquennal qui s’achève en 2024. La décentralisation du conseil des ministres dans la capitale du Trarza s’inscrit dans cette démarche de promesses d’amélioration de la vie des citoyens.

Cependant cette nouvelle approche n’intervient que plus de trois ans après la gouvernance de Ould Ghazouani et à moins de trois mois des élections. Ce sont les capitales régionales qui sont pointées du doigt pour permettre aux exécutants c’est-à-dire les ministres de voir de visu les réalités sur le terrain et en même temps pour Ould Ghazouani une pré campagne pour le parti INSAV qui doit se mettre en ordre de bataille avant mai prochain. De la décentralisation de l’action gouvernementale Ould Ghazouani en fait deux coups.

Pour les observateurs l’amélioration du quotidien du citoyen passe par une politique d’équité de toutes les régions qui tienne compte des spécificités économiques sociales et culturelles. Tout le reste ne relève que des promesses qui ne seront jamais tenues par un régime qui en fait depuis 2019 son principal cheval de bataille.

Cette nouvelle formule de décentraliser les conseils de ministres peut être considérée comme une des premières leçons tirées de la sonnette d’alarme lancée par un ancien président de la CENI qui avait révélé que les populations des communes de NGABU dans le Guidimaka et de NDIAGO dans le Trarza, des capitales régionales, des communes rurales et des périphéries de Nouakchott et de Nouadhibou ne votent pas en général pour le pouvoir en place.