
Deutsche Welle – A Bamako, c’est l’incompréhension qui prédomine chez les citoyens, lorsqu’on leur évoque la question relative à la cherté de la vie. « Depuis que les choses sont devenues difficiles, mes dépenses n’ont pas évolué, » témoigne Zana, au micro de la DW. « Ça ne fait qu’augmenter en fait. Donc, si le gouvernement peut prendre des mesures pour réduire les dépenses, moi quand même, je n’ai pas remarqué quelque chose d’abord. Les mêmes dépenses que je fais, c’est les mêmes que je fais pour le carburant, les enfants, à la maison, l’eau ou encore l’électricité. »
Priorité sécurité
« Bon à la télé, les autorités sont entrain d’arrêter les commerçants qui ne respectent pas les prix, » explique de son côté Daouda. « Mais en réalité, on ne voit pas l’impact de ces efforts consentis par le gouvernement. Le prix du sucre reste inchangé, le prix du sac de riz n’a pas non plus baissé. On a appris que le prix de l’essence a baissé de 15 Francs CFA. Personnellement, je n’ai pas senti cette réduction à la pompe. »
« Ils font des efforts surtout côté sécuritaire, mais moi je préfère plutôt mettre l’accent sur l’autosuffisance alimentaire qui est à la base de l’humanité, » dit encore Sidibé. « Quand on va à la guerre, on a le ventre plein. Quand on va à l’école, on a le ventre plein et quand on va au champ, on a le ventre plein. S’il manque quelque chose dans le ventre, rien ne se réalise. C’est ce côté que je reproche aux autorités de la transition. »
Des subventions inefficaces
Des autorités de la transition qui ont subventionné certains produits de base comme le sucre, le lait, l’huile ou encore les produits pétroliers pour alléger la souffrance des ménages maliens face à la flambée des prix.
Des mesures qui s’avèrent inefficaces, selon Mariam Koné, présidente du front populaire contre la vie chère :
« L’État est en train d’acheter des équipements militaires qui coûtent au budget national des milliers voire des centaines de milliards de Francs CFA. Il n’a pour autant pas minimisé la vie chère. Mais malheureusement, les fonds ont été destinés à d’autres fins comme l’a dit le président de la transition lors de son adresse à la nation à l’occasion du nouvel an. Il faut que justice soit faite et que les fonds alloués soient récupérés pour soulager les Maliens lambda. Parce que ces centaines de milliards qui ont été donnés à qui de droit n’ont pas d’impact dans l’assiette du Malien quotidiennement. »
Source : Deutsche Welle (Allemagne)
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