Gloire littéraire, gloire surfaite / Par Alhousseynou Abdoulaye Sy

En tout cas, l’arabe (langue) que l’on vante, chez nous, aujourd’hui, n’est pas celui dans lequel le Coran a été révélé. Il n’est pas celui dans lequel les louanges à Allah sont prononcées et n’est pas celui dans lequel les cantiques (burd de Bousseiri, safinatou Assadate de Cheikh Oumar El Foutiyou, mimiya et nunuya de El Hadj Malick Sy, …) du Prophète Mohamed (PSL) sont chantées.

 

Il n’est pas celui par lequel le Jihad Al Akbar (Jihad an nafs) est accompli. Il n’est non plus celui qui a tissé les liens entre le Prophète Mohamed (PSL) et Salmane Al Farissi pour faire de lui « Ahlil Bayt », et Bilal Al Habachi le porte étendard de la propagande islamique.

Un arabe qui défait, désunit les fils de ce pays ; un arabe gagne-pain pour une communauté et gâte-pain pour une autre.

Le comble du paradoxe, une mauvaise note et une bonne note ont la même connotation chez les racistes.

En juin 1982, à l’Ecole Normale Supérieure (ENS), j’ai failli écourter ma formation au premier cycle n’eût été la vigilance de la Directrice, Madame Bâ (que mes prières l’accompagnent en tout temps et en tout lieu), la persévérance de mes professeurs (Bruno Lamarche, le couple Deconink, Jawen), la solidarité de mes camarades de promotion (Mohamed Yehdih OuldS oufi, Baba Hassan Ould Sidina, Aichetou Mint Mohamed Saleh, Aichetou Mint Sidina, Aichetou Mint Soueidatt) et la ténacité de mon cousin Ibrahima Kayou NGaidé.

A l’oral d’arabe je me suis retrouvé avec un 18/20, le professeur Ould Tijani a refusé de reporter ma note prétextant que j’étais absent à l’examen. Il tenait à m’attribuer un zéro.

Madame Bâ avait dépêché le chauffeur de l’ENS Boye Alassane dit Bassel Boye pour me rattraper à Boutillimitt alors que j’étais en partance pour Nfouni afin de me recueillir sur la tombe de l’ un des généraux du fondateur de la confrérie Tijania, Cheikh Mohamed El Hafedh El chinguitti. A mon retour à Nouakchott pour explication, j’ai été rétabli dans mon droit pour passer au second cycle.

Aujourd’hui, Babacar Diop au lieu d’être décoré de la médaille d’honneur pour service rendu à la Nation voit sa fillere calée au motif qu’elle esttrès faible en arabe. Dans la salle d’opération doit-elle parler arabe pour opérer ? Est-elle tenue de prescrire les ordonnances des patients en arabe ? Que dire de la terminologie médicale ?

Au lieu de penser au règlement définitif du passif humanitaire, on n’ y ajoute une couche de discrimination : il n’y a point de lignes rouges à ne pas franchir. Le refus d’admettre Aminata Boubacar Diop dans la fonction publique malgré la note de 15,5/20 à l’examen de neurochirurgie doit interpeller les bonnes consciences pour ne pas dire la conscience.

La gifle infligée à Bou Azizi qui vendait des fruits dans la rue faute de pouvoir se servir de son doctorat l’avait poussé au suicide. Un suicide qui avait déclenché une «secousse tulerique » emportant les régimes de Ben Ali et et Moubarak entraînant la mort de Khadafi.

Quelles leçons nos chefs d’Etat tireront- ils de la vie et de l’œuvre grandiose de Nelson Mandela qui a enseveli l’Apartheid, instauré Vérité et Réconciliation, scellé la paix entre Cuba de Raoul Castro et Barak Obama des Etat Unis mettant ainsi fin à des décennies de tension ?

Où sont nos grands oulémas, les héritiers de Boudaha Ould Bousseiri, de Mohamed Ould Nahwoui, Thierno Daouda Bâ, Thierno Daha Douké, Ustaz Ahmed Yéro Kiidé ?

Gardons-nous en mémoire les sermons de Sidi Yahya ?

Son Excellence le Chef de l’Etat Mohamed Cheikh El Ghazwani, Gardien de la Constitution et garant d’une Mauritanie une et indivisible et dont la devise est Honneur Fraternité Justice, Commandant de bord du pavillon battant République Islamique de Mauritanie, qui tangue sous une houle demensuelle que des extrémistes tentent de couler, doit user de toute sa sagesse pour essuyer les larmes des laissés-pour-compte et être la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche.

Ainsi avec un élan de bonne gouvernance, il ordonnera non seulement le rétablissement de Aminata Boubacar Diop dans ses droits mais la fin de la fuite des cerveaux. Ils sont légion les brillants fils de la Mauritanie qui, n’ayant pu être recrutés, s’illustrent un peu partout dans de grandes universités et des organismes internationaux.

Qu’Allah fasse de la Mauritanie le meilleur des pays et le préserve jusqu’au jour de la résurrection.

Alhousseynou Abdoulaye Sy
Professeur des sciences de la nature à Boghé
Contact : 46 77 80 06

Source : Cridem

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