Élections au Nigeria 2023 : comment les influenceurs sont secrètement payés par les partis politiques

Des journalistes d’investigations de la BBC ont dévoilé une enquête portant sur une liaison qui fait froid dans le dos, le pouvoir et les influenceurs.

 Vanity Fair – Des milliers d’euros, des influenceurs, des élections, et de la corruption. Voilà ce que contient la croustillante enquête dirigée par l’équipe mondiale de désinformation de la BBC.

Après de longs mois d’investigation, des journalistes ont dévoilé que des partis politiques nigerians payaient secrètement des influenceurs pour diffuser de fausses informations sur leurs opposants politiques. Des cadeaux somptueux, de l’argent et même des nominations politiques auraient été données en échange du travail de désinformation des influenceurs. Ces derniers étaient chargés de mener une campagne pour peser sur l’opinion publique.

En juillet, des influenceurs ont largement partagé des posts associants Kashim Shettima, le candidat de l’APC (All Progressives Congress), à des membres du groupe islamiste Boko Haram. Les publications ont pris une telle ampleur qu’elles ont été partagées des milliers de fois à travers tout le pays. Un mois plus tard, des influenceurs ont clamé que le candidat présidentiel du Parti travailliste Peter Obi suivait les ordres d’un mouvement séparatiste désigné comme un groupe terroriste au Nigeria.

L’enquête de la BBC a pu prouvé que ces deux publications étaient fausses. Parmi ceux qui ont partagé ces informations figure Reno Omokri, un homme qui compte plus de deux millions de followers sur Twitter. Le métier d’influenceur n’aura jamais aussi bien porté son nom.

« Que voulez-vous faire au gouvernement ? »

Un lanceur d’alerte travaillant pour l’un des partis politiques mis en cause, avoue avoir eu recours à ces techniques. « Nous avons payé un influenceur jusqu’à 20 millions de nairas (soit l’équivalent de 40 000 euros) pour obtenir un résultat, concède l’homme. D’autres personnes préfèrent des postes alors on demande “Que voulez-vous faire au gouvernement, être membre du conseil d’administration? Être un assistant spécial ?” », rapporte la BBC.

Un politicien, protégé par l’anonymat, a révélé la stratégie de désinformation utilisée par son parti. « Nous utilisons des images qui ne sont peut-être même pas pertinentes pour l’histoire que nous essayons de raconter. Nous pouvons prendre des photos d’Afrique de l’Est dans les années 1990 dans des zones de guerre et les joindre à un tweet sur la façon dont mon groupe ethnique est tué. Quand les gens deviennent émotifs, ils retweetent, ils aiment et ça attire », a expliqué le lanceur d’alerte.

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Source : Vanity Fair  (Le 18 janvier 2023)

 

 

 

 

 

 

 

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