Courrier international – Le ministère de la Justice américain a nommé jeudi un procureur spécial pour enquêter sur Joe Biden et les documents classifiés découverts à son domicile et dans ses anciens bureaux. La presse américaine s’interroge sur la gestion de l’affaire par le président et son entourage.
Après la confirmation par la Maison-Blanche, jeudi matin, de la découverte au domicile de Joe Biden d’un deuxième lot de documents classifiés, le ministre de la Justice n’a eu d’autre choix que d’annoncer la nomination d’un procureur spécial pour enquêter sur l’affaire.
“Les circonstances exceptionnelles exigent la nomination d’un procureur spécial pour ce dossier”, a déclaré Merrick Garland, cité par The Hill. Pour le ministre, cette décision illustre “l’indépendance et la responsabilité de ses services”, guidés “uniquement par les faits et la loi”, tout particulièrement sur “les questions sensibles”.
Gage supplémentaire d’indépendance, M. Garland a choisi Robert Hur, un ancien procureur fédéral nommé par l’ex-président Donald Trump, qui s’est engagé à mener l’enquête de façon “juste, impartiale et dépassionnée”.
Biden “sur la défensive”
La nomination d’un procureur spécial semblait inévitable, le même sort ayant été réservé à Donald Trump en novembre, après le raid des agents fédéraux dans sa propriété de Mar-a-Lago pour y récupérer les documents classifiés que l’ancien président refusait de déposer aux Archives nationales.
“En faisant appel à un procureur spécial, Garland se protège d’une affaire politiquement sensible, même s’il aura le dernier mot sur l’opportunité des poursuites, analyse CNN. Et la décision qu’il prendra, quelle qu’elle soit, deviendra sans nul doute un élément fondamental de la campagne présidentielle de 2024.”
Pour la chaîne d’information, entre cette nouvelle enquête et une Chambre des représentants à majorité républicaine, bien décidée à en découdre avec le président et son gouvernement, “Biden pourrait être sur la défensive pendant les deux prochaines années”.
“Où aviez-vous la tête ? ”
Lundi 9 janvier, la Maison-Blanche avait reconnu que des documents classifiés avaient été retrouvés en novembre dans d’anciens bureaux de Joe Biden à Washington. Jeudi matin, elle a confirmé qu’un second lot avait été découvert dans le garage et dans une pièce adjacente du domicile privé de Joe Biden, à Wilmington (Delaware).
Alors qu’il commentait les chiffres de l’inflation, le président américain a essuyé une première salve de questions d’un journaliste de Fox News, qui lui a lancé : “Des documents classés à côté de votre Corvette ? Où aviez-vous la tête ?”
Ce à quoi Joe Biden, visiblement décontenancé et le nez dans ses fiches, a maladroitement répondu : “Ma Corvette est dans un garage fermé. Ce n’est pas comme si elle était garée dans la rue.” Avant de réaffirmer qu’il coopérait de façon “pleine et entière” avec les enquêteurs.
Ce dernier point est la ligne de défense choisie par la Maison-Blanche, qui veut éviter à tout prix que les Américains ne renvoient dos à dos Joe Biden et Donald Trump.
“Lenteur”
Un argumentaire repris par The Daily Beast, qui souligne que, “contrairement à Trump”, les avocats de Biden assurent avoir “immédiatement” informé le ministère de la Justice de leurs découvertes “et ont fait en sorte que les documents soient remis aux Archives nationales”.
“Les différences entre l’affaire Biden et l’affaire Trump semblent flagrantes”, notamment en ce qui concerne “la restitution des documents classifiés aux autorités compétentes”, renchérit The Washington Post. “Les équipes de M. Trump ont traîné des pieds jusqu’à une possible obstruction ; l’entourage de Biden semble avoir coopéré rapidement, volontairement et pleinement.”
Source : Courrier international
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