
Deutsche Welle – A Sédhiou, à une centaine de kilomètres à l’est de Ziguinchor, la capitale de la Casamance, Fossar Dabo se dirige vers les zones forestières, à la frontière avec la Gambie. Il a été informé de la présence de coupeurs d’arbres illégaux dans la région.
Professeur de physique âgé de 36 ans, Fossar Dabo est aussi un militant de l’environnement. Avec d’autres bénévoles, il a fondé l’association Green Sédhiou qui dénonce les cas de trafic illégal de bois.
Dans la région, le travail de terrain des organisations de la société civile est essentiel pour faire évoluer les mentalités des communautés, notamment en raison de l’existence d’une économie illégale qui finance le conflit casamançais et dont certains profitent. Mais selon Fossar Dabo, les jeunes comprennent mieux ce genre de défis que leurs ainés et veulent aller de l’avant : « Moi je suis né Sénégalais, mes enfants sont et seront nés Sénégalais et je crois que jusqu’à la fin des temps, il n’y aura pas un pays qui va être appelé Casamance et un autre pays qui va être appelé Sénégal, ça sera un ensemble et la Casamance se trouve à l’intérieur donc de ce Sénégal. »
Ni guerre ni paix
C’est dans cette atmosphère étrange que vivent aujourd’hui environ un million et demi de personnes en Casamance, petite bande de terre nichée entre la Gambie et la Guinée-Bissau. Malgré de nombreuses tentatives de négociations, le conflit est gelé. Et les interlocuteurs se sont multipliés.
Après la mort de leur chef, Augustin Diamacoune Senghor, en 2007, le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance s’est divisé en plusieurs factions qui semblent plus intéressées par les trafics illégaux que par la cause indépendantiste.
Pourtant, quand on parle aux gens, explique Sophie Sagna, responsable éditoriale de Kassoumay FM, une radio communautaire qui s’engage pour le dialogue avec les populations rurales, on a l’impression « que la guerre n’est plus un problème tangible, mais une dispute entre dirigeants qui doit cesser à jamais ».
Avant le début du conflit pour l’indépendance, la Casamance était considérée comme « le grenier du Sénégal ». Aujourd’hui, la production de riz est bien inférieure à ce qu’elle pourrait être.
Konstanze Fischer
Source : Deutsche Welle (Allemagne)
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