Mauritanie : Ould Ghazouani tape sur l’indépendance des magistrats 

En demandant aux magistrats d’assumer pleinement leur indépendance, Ould Ghazouani se voile la face sur l’indépendance de la justice. Dans un contexte politique marqué par l’affaire de la décennie Ould Aziz, ces propos du chef de l’exécutif sont considérés par les observateurs comme un simple vœux pieux de la séparation des pouvoirs. 

 

 

Ould Ghazouani est le premier magistrat du pays et à ce titre il préside le conseil supérieur de la magistrature. La nomination cette semaine des magistrats du parquet s’inscrit dans cette prérogative. Ce dernier mouvement de la magistrature intervient dans un contexte particulier politique marqué par l’affaire politico-judiciaire de la décennie de Ould Aziz par le renvoi définitif de cette affaire devant une cour criminelle anti-corruption.

C’est le tribunal correctionnel spécialisé dans les délits de corruption qui est pointé du doigt. Les Mauritaniens attendent un procès qu’ils ne voient pas venir sur fond de l’accusé principal poursuivi pour corruption enrichissement illicite et blanchiment dont la liberté commence à déranger le régime. Face à cette lenteur le chef de l’exécutif veut aller vite et instaurer un Etat de droit avec de nouveaux magistrats qu’ils invitent à assumer leur indépendance.

Cette injonction est qualifiée de simple vœu pieux de la séparation des pouvoirs dans une gouvernance où il a tous les pouvoirs. C’est un double discours trompe-l’œil de l’indépendance de la justice en Mauritanie.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 31 décembre 2022)

 

 

 

 

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