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Les Mauritaniens ont attendu plus de 4 décennies pour voir l’Institut des LN renaître de ses cendres. Incontestablement la création cette semaine de l’Institut pour la promotion des Langues nationales ( pulaar, soniké et ouolof) est une première victoire de l’Organisation pour la promotion des LN (OLAN) dont la mobilisation contre la loi d’orientation n’a jamais faibli depuis son adoption en août dernier.
C’est la victoire du réalisme politique face à une société mauritanienne divisée depuis son indépendance. Une cohabitation écornée par les différents locataires du palais de Nouakchott depuis 1978. C’est le droit à la différence qui vient d’être réhabilité dans un pays qui se considère comme trait d’union entre le monde arabe et africain.
La création d’un Institut des Langues nationales est le fruit de longues années de lutte des défenseurs des langues maternelles et en première ligne depuis l’adoption en août dernier de la loi d’orientation controversée, le mouvement pacifiste l’Organisation pour la promotion des LN qui s’est toujours mobilisé à Nouakchott comme à l’intérieur du pays en dépit des violences policières.
Ce changement en attendant la phase expérimentale ouvre la voie à un enseignement unique, une réforme durable du système éducatif qui favorise l’émergence du multilinguisme pour l’inclusion dans l’éducation et la société mauritanienne. C’est une avancée positive dans l’apaisement des tensions ethniques. Cette première victoire de la société civile et des associations culturelles nationales ainsi que les patriotes mauritaniens notamment de l’opposition, est considérée par les observateurs comme une volonté politique de changer de manière significative le statut des langues maternelles en Mauritanie.
Après plus de quatre décennies de dissolution, l’ILN renaît sur ces cendres. Le plus dur est à venir. Les observateurs attendent une officialisation des LN au même titre que l’arabe. A défaut c’est de la poudre aux yeux.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 24 décembre 2022)
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