2022 est une année charnière des élections de 2023 et symboliquement le troisième anniversaire de la gouvernance de Ould Ghazouani. C’est une année test pour le président Ould Ghazouani pour ses priorités et engagements.
Après trois années de gouvernance les observateurs pointent un bilan mitigé qui laisse apparaître plus de 35 pour cent de réalisations des projets de développement du gouvernement de Ould Bilal. Le premier ministre a changé trois fois son équipe pour faire face à la crise multidimensionnelle que traverse le pays. Les changements intervenus en trois ans n’ont pas changé la nature d’une équipe gouvernementale de réaction à la crise alimentaire et à la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants.
Un gouvernement qui a montré ses limites dans l’action sur les projets prioritaires de développement agricole, hydrauliques et d’assainissement, d’infrastructures routières et hospitalières. La faible réalisation de ces projets résulte de l’incompétence des exécutants, ministres et coordinateurs confondus et de la corruption de certains ministres très proches de la présidence.
La difficulté de réaliser les infrastructures routières est due par la non-transparence des marchés publics de gré à gré accaparés par les forces clientélistes du régime de Ould Ghazouani. Les Mauritaniens de l’intérieur ont l’impression qu’ils doivent attendre une éternité avant d’avoir de l’eau potable, de l’électricité malgré les nombreuses promesses du gouvernement de désenclaver les grandes villes et d’électrifier les villes rurales.
L’accélération des plans d’urbanisme au moins de 12 villes s’impose pour faire face à l’exode rural massif vers la capitale aux déserts médicaux et à la construction de nouvelles écoles et d’hôpitaux après les inondations catastrophiques de 2022 qui ont frappé tout le pays. Et Nouakchott qui compte plus de 800 millions d’habitants est toujours en quête d’un réseau d’adduction d’eau potable pour faire face à des décennies de pénuries et de coupures d’eau courante.
La capitale n’a toujours pas un schéma directeur d’urbanisme viable après 62 ans d’indépendance. Par ailleurs les Mauritaniens fondent beaucoup d’espoir sur la possibilité pour eux de produire et de manger ce qu’ils produisent. Autrement dit une agriculture durable qui passe par ’une politique inclusive qui rassemble tous les agriculteurs et notamment ceux de la vallée qui font face à l’accélération de l’expropriation de leurs terres agricoles au profit du privé mauritanien.
Le Maroc est venu à la rescousse des agriculteurs avec un don de 5000 tonnes d’engrais pour faire face au déficit d’une agriculture dont le budget 2023 est estimé à plus de 4 milliards d’ouguiyas. L’homme de confiance du président mauritanien le patron de l’économie boucle ainsi la boucle de l’année 2022 en révélant que son gouvernement a besoin de 10 milliards de dollars pour financer 400 projets de développement dans tous les secteurs pour les 5 années à venir. Une projection qui en dit long du deuxième mandat de Ould Ghazouan en 2024.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 21 décembre 2022)
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