L’Argentine championne du monde après une finale fantastique face aux Bleus

 L’EquipeAprès une finale au scénario surréaliste, peut-être la plus belle de l’histoire, l’Argentine a remporté la Coupe du monde en venant à bout de l’équipe de France aux tirs au but (3-3, 4-2 aux t.a.b.). Lionel Messi, auteur d’un doublé, a offert une troisième étoile à l’Albiceleste.

Le match : 3-3 a.p. 4-2 aux t.a.b.

Tandis que l’équipe de France rêvait d’une troisième étoile, et de rejoindre le cercle très fermé des nations capables de conserver leur titre de champion du monde (après l’Italie et le Brésil), elle a cédé au bout d’un scénario totalement dingue à Doha. Pris à la gorge dès les premiers instants, les Bleus ont d’abord coulé à pic face à des Argentins transcendés dès les hymnes et poussés par un stade acquis à leur cause. Au bord de la rupture, les joueurs de Didier Deschamps ont pourtant trouvé une force insondable pour arracher une prolongation inespérée grâce à deux buts de Kylian Mbappé en 97 secondes. Celui-ci a ensuite signé un triplé pour arracher la séance de tirs au but.

Celle-ci a tourné en faveur de l’Argentine avec des échecs de Kingsley Coman et Aurélien Tchouaméni. Lionel Messi est entré pour de bon dans la légende de la Coupe du monde, mais c’est tout un collectif qui a su remettre l’Albiceleste sur le toit du monde pour la troisième fois (après 1978 et 1986), trente-six ans après la bande à Maradona.

Il faudrait un livre entier pour raconter cette 22e finale de Coupe du monde, certainement la plus belle de l’histoire. Pourtant immense avec un triplé (voir ci-dessous), Kylian Mbappé a fini avec le regard vide, en contemplant de loin un Lionel Messi qui a décroché le seul trophée qui manquait à son palmarès titanesque. L’équipe de France, catastrophique durant 70 minutes, a montré une force de résilience inouïe, mais cela n’a pas suffi.

Immédiatement gênés par le pressing argentin, les Bleus ont craqué une première fois lorsque Ousmane Dembélé a déséquilibré Angel Di Maria à gauche de la surface (21e). Malgré une énorme pression, Lionel Messi a transformé le penalty en tirant à droite du but. Son quatrième penalty réussi au Qatar lui a permis de devenir le premier joueur à marquer en phase de groupes, huitièmes, quarts, demies et finale d’une même édition de Coupe du Monde… alors qu’il n’avait jamais marqué après les poules avant 2022. La Pulga a fait parler son génie une seconde fois sur l’action du break, avec une passe merveilleuse pour décaler Julian Alvarez, idéalement placé pour lancer Alexis Mac Allister, passeur décisif pour Angel Di Maria (36e). La première période a viré à la démonstration argentine, devant des Bleus stoïques (aucun tir).

Le coaching superbe de Deschamps

Alors que la France était en sommeil, Didier Deschamps a tenté un coup rare dans son management : Olivier Giroud et Ousmane Dembélé ont été sortis dès la 41e minute, remplacés par Randal Kolo Muani et Marcus Thuram. Pour son dernier match de Coupe du monde, Giroud n’a pas pu cacher sa frustration, et on a d’abord eu du mal à voir une réelle différence avec les entrants. Ils ont finalement eu un impact capital sur la remontée fantastique. Déséquilibré par Nicolas Otamendi, Kolo Muani a en effet obtenu le penalty de l’espoir, transformé par Mbappé (80e). L’ancien Nantais a ensuite été passeur décisif pour le même Mbappé, d’une remise astucieuse (81e). Sur cette action, Kingsley Coman, également sorti du banc, a été grandiose, en récupérant le ballon dans les pieds… de Messi.

On a alors cru que le match avait basculé en faveur de cette équipe de France revenue des enfers. Mais le capitaine Messi a réveillé l’Argentine. Après avoir été tout proche de plier le match avant la prolongation (90+7) sans une claquette d’Hugo Lloris, le septuple Ballon d’Or a remis l’Argentine devant à la 109e minute. Mbappé lui a encore répondu sur penalty (118e), consécutif à une main de Gonzalo Montiel, pour faire définitivement basculer cette finale dans le mythique. Comme en 2006 face à l’Italie, l’équipe de France a finalement cédé aux tirs au but, avec un arrêt de Dibu Martinez devant Kingsley Coman, et un tir hors cadre d’Aurélien Tchouaméni. Mbappé et Messi ont tous les deux marqué en premier, mais le destin a choisi l’Argentin.

Le joueur : le triplé d’anthologie de Mbappé

Totalement muselé pendant une heure, Kylian Mbappé a continué d’écrire sa légende avec un réveil pour l’histoire. Après avoir tenté son premier tir à la 71e minute, hors cadre, l’attaquant du PSG a réussi un doublé éclair, en 97 secondes, pour redonner l’espoir aux Bleus. Il a parfaitement croisé son penalty du droit (80e), puis il a égalisé d’une demi-volée (82e). Il a ensuite arraché les tirs au but, en obtenant un nouveau penalty puis en le transformant (119e), et a réussi sa frappe durant la séance fatidique.

Premier joueur à inscrire un triplé en Coupe du monde depuis Geoff Hurst en 1966, Mbappé a aussi conquis le titre de meilleur buteur de la Coupe du monde 2022 (8 réalisations)… devant son coéquipier du PSG Lionel Messi (7). À 23 ans et 363 jours, il est surtout devenu le premier joueur de l’histoire à inscrire quatre buts en finale de Coupe du monde, et le premier joueur à marquer huit buts dans une Coupe du monde depuis Ronaldo en 2002. Dans sa propre galaxie, même s’il était impossible de le consoler au coup de sifflet final.

Le fait : Di Maria, l’homme des finales

Alors que son physique l’empêche de donner la pleine mesure de son talent avec la Juventus Turin, qu’il avait quitté le onze titulaire de l’Argentine après les trois premiers matches de poules au Qatar, Angel Di Maria a été un des grands hommes de la finale. Titulaire surprise, El Fideo a d’abord obtenu le penalty de l’ouverture du score, en déposant Ousmane Dembélé, avant de marquer le but du break avec sang-froid. En larmes après sa réalisation, le joueur de 34 ans a peut-être songé à la finale de la Coupe du monde 2014, qu’il avait ratée sur blessure. Il a fait d’énormes différences par ses dribbles, comme sur cette action où il s’est joué de Jules Koundé pour faire rugir le stade (61e).

Après son but vainqueur lors de la finale de la Copa America 2021 contre le Brésil (1-0), et celui en finale des Jeux Olympiques 2008, l’ancien Parisien a en tout cas gagné définitivement sa place de légende de l’Albiceleste. Il a été ovationné à sa sortie à la 64e minute, juste avant le passage à vide argentin.

Nathan Gourdol

 

 

 

 

 

Source : L’Equipe

 

 

 

 

 

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