RFI – Pour la deuxième semaine consécutive, L’atelier des médias propose des entretiens enregistrés à Nouakchott, en Mauritanie. Trois jeunes journalistes racontent leur parcours et exposent les nombreux défis auxquels ils font face, en tant que professionnels de l’information, dans cette République islamique d’Afrique de l’Ouest.
Amadou Sy, 30 ans, est originaire de Nouadhibou. Arrivé à Nouakchott à l’âge de 20 ans, il avait pour ambition de faire des études de journalisme mais l’absence d’une école dédiée dans la capitale mauritanienne l’a contraint à commencer par par un « apprentissage sur le tas ». Puis, année après année, des bourses d’études lui ont permis de décrocher des diplômes au CFPJ Paris, à l’Ejicom de Dakar et à l’ESJ Paris. Amadou Sy, devenu responsable de l’association franco-africaine Médias et Démocratie en Mauritanie, explique l’importance de la transmission, lui qui, tout juste trentenaire, se sent déjà investi d’un « rôle de grand-frère ». « Les besoins de formation sont criants en Mauritanie » pour les journalistes, explique-t-il, notamment en matière d’éthique et de déontologie. Il revient aussi sur l’évolution de l’écosystème des médias dans le pays, qui a connu différentes phases et est face à de nouveaux défis dont s’empare la commission pour la réforme du secteur des médias, commanditée par la présidence mauritanienne. Il raconte aussi que « la HAPA [Haute autorité de la presse et de l’audiovisuel] est passée d’un statut de gendarme des médias, assez répressif, à une posture de dialogue et d’échange… même si elle reste un gendarme ».
Aminata Kane, journaliste à la la télévision nationale mauritanienne, raconte sa « passion » devenue réalité. Elle est heureuse d’avoir « renoué avec le reportage » ; être présentatrice de journaux ne lui plaisait pas. Elle est intéressée par l’environnement et les sujets sur le genre. Aminata estime qu’il faut « profiter des occasions offertes par le numérique et ne pas rester sur les médias traditionnels qui utilisent plus de langue de bois qu’autre chose ». Elle réfléchit à « créer une chaîne YouTube », car « on a toujours quelque chose à raconter ».
Aliya Abass est journaliste indépendance depuis 2018. Elle se présente comme féministe et formatrice en journalisme mobile. « J’ai toujours voulu être journaliste », dit-elle d’emblée. Née au Sénégal, elle est arrivée en Mauritanie en 2014 et s’est heurtée à l’absence d’une filière de journalisme. Elle a eu une révélation en découvrant le journalisme mobile au cours d’une formation de l’association Slice Up. Aliya développe les avantages de ce dispositif technique, qui lui permet de se fondre dans la masse. Elle qui travaille beaucoup sur les droits des femmes souhaiterait « créer un média totalement indépendant » en Mauritanie, mais estime que le pays « n’est pas encore prêt » pour ça. Elle pointe aussi l’autocensure des journalistes mauritaniens. Enfin, elle adresse un message aux jeunes filles, à qui elle recommande d’être « tétues et bornées » pour réaliser leurs
Suggestion kassataya.com :
En Mauritanie, la presse est face à de nombreux défis
Source : RFI
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