Au Maghreb, tous derrière le Maroc et les Lions de l’Atlas ?

Après une qualification historique aux quarts de finale de la Coupe du monde de football et l’élimination de l’ensemble des équipes africaines et arabes de la compétition, le Maroc ambitionne samedi 10 décembre d’écrire l’histoire une fois encore.

Courrier international  – Le 10 décembre, les Lions de l’Atlas ont une nouvelle fois rendez-vous avec l’histoire. Face à un Portugal déterminé, le Maroc veut aller plus loin dans cette Coupe du monde 2022 et tenter de rejoindre le dernier carré. “Les Lions ont toujours faim”, commente d’ailleurs le site d’information marocain Le360.

Si les Marocains sont évidemment en grande majorité derrière leur équipe, ce n’est pas toujours le cas de leurs voisins, notamment les Sahraouis, dans les camps de réfugiés au sud-ouest de l’Algérie. “Ils auraient préféré que l’Algérie se qualifie… Les réfugiés sahraouis montrent peu d’enthousiasme pour le Mondial 2022”, note le site spécialisé dans l’actualité du Moyen-Orient Middle East Eye.

Né dans le camp de réfugiés, Madalah Almami, tout comme une bonne majorité des réfugiés, boycotte les matchs des Lions de l’Atlas. Centre de fortes tensions entre Alger et Rabat, le Sahara occidental est depuis plus de cinquante ans revendiqué par le Maroc d’une part, et par les indépendantistes du Front Polisario, soutenu par l’Algérie, d’autre part.

Selon Ahmed Ananij, activiste sahraoui, les habitants de sa ville du Sahara occidental supportent uniquement leur sélection ou la sélection algérienne.

L’enthousiasme des Algériens

Paradoxalement, la population algérienne a montré un grand enthousiasme pour cette équipe du Maroc après sa victoire contre l’Espagne le 6 décembre, explique un autre article de Middle East Eye.

Dans le centre-ville d’Alger, tout comme aux frontières avec le Maroc, fermées depuis 1994, des jeunes ont célébré la victoire de leurs “frères marocains” à coups de chants et de klaxons.

Côté officiel pourtant, omerta totale sur cette liesse algérienne, la télévision publique ne parle pas d’une victoire du Maroc, mais d’une “élimination de l’Espagne de la Coupe du monde”.

Lorsqu’il est interrogé sur ce contraste entre la position officielle et l’engouement populaire, Mohamed Reda, un Algérois, réagit, sourire aux lèvres : “Nous ne faisons pas de politique ! C’est l’affaire des gouvernements, ça ! ”

“Moi, je serai aux côtés de nos frères et amis marocains. C’est un pays musulman et arabe. Nous, on n’est pas concernés par la crise politique. Si les frontières rouvrent aujourd’hui, demain je serai au Maroc”, déclare un autre supporteur algérien au site Algérie 360.

Des questions d’identité

 

Le soutien dit “arabe” à l’équipe du Maroc pose quant à lui à une question d’identité, estime le site d’information panarabe Daraj.

“Nous ne représentons pas les Arabes, nous sommes Africains et notre identité est amazighe [berbère], félicitations aux Amazighs”, écrit ainsi un internaute marocain sur Twitter, au lendemain de la victoire historique du Maroc face à l’Espagne.

“Cette compétition est l’occasion de rappeler que la langue amazighe est une manifestation d’une diversité menacée de disparition et dont la survie dépend de la volonté des autorités”, déclare Anis Tayeke, activiste amazigh.

Cette revendication exclusivement amazighe n’est pas partagée par l’ensemble des Marocains. L’écrivain et historien Hassan Aourid estime que la dimension arabe est, au contraire, très présente dans ce mondial.

En témoigne, selon lui, le drapeau palestinien, présent dans les tribunes et brandi par les joueurs. Pour Hassan Aourid, les identités amazighe et arabo-musulmane sont complémentaires et ne sont surtout pas en conflit.

 

 

 

 

 

Source : Courrier international 

 

 

 

 

 

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