Mauritanie : vers des états généraux mitigés de la justice en 2023 

L’heure est aux ateliers de préparation pour les états généraux de la justice en janvier 2023 à Nouakchott. L’exhortation du ministre de la Justice aux participants pas de tabous ni de rétention de l’information est considérée comme un discours démagogique pour légitimer les réformes à venir. 

C’est le sentiment des observateurs qui pointent une méthode du discours initiée depuis 2019 pour faire croire à des réformes en profondeur qui accouchent finalement d’une souris comme en témoigne la concertation nationale sur l’éducation avec sa loi d’orientation controversée qui divise les Mauritaniens et exclut les écoliers non arabophones dans le système éducatif.

Dans un pays où la justice est un parent pauvre et constamment empiété par le chef de l’exécutif et les magistrats mal ou peu formés sans spécialisations, la tenue d’états généraux est un impératif pour corriger les multiples dysfonctionnements qui impactent sur les justiciables.

La refonte d’un tel secteur sensible est nécessaire pour restaurer un Etat de droit écorné depuis l’avènement au pouvoir des militaires en 1978.La justice est bafouée quand l’armée assassine et reste impunie et quand la police arrête torture et emprisonne de manifestants pacifiques de militants des droits de l’homme et de militants anti-esclavagistes. C’est la violation des droits de l’homme qui est pointée du doigt avec les tortures et mauvaises conditions dans les prisons surpeuplées. La non-abolition de la peine de mort éclaire sur les limites de cette institution déconsidérée par les citoyens. C’est tout le système judiciaire qui a besoin d’un toilettage des textes et des tribunaux.