Le foot ne peut pas continuer avec cette règle absurde des tirs au but en fin de match

[TRIBUNE] - Ce sport iconique mérite mieux que des victoires arrachées grâce à la chance.

Slate – Je ne connais rien au football. Les hordes des supporters, les bousculades voire les violences sur les gradins ou en sortie de match ne m’incitent guère à changer d’avis. Mais il y a des jours où le foot s’installe à la maison. Surtout quand les tricolores (les Bleus?) jouent en Coupe du monde.

Je n’y connais rien, mais je sais reconnaître un beau match. Et force est de constater que nos Bleus font du bon boulot. Kylian Mbappé court comme s’il avait des roulettes électriques aux pieds. Pour mon marchand de légumes du marché de Trouville, «au vu des deux premiers matchs, l’équipe de France est invincible». Parole de connaisseur. Respect. Même si l’impossible n’est pas exclu: une défaite ou, pire encore, le coup de dés. Je veux parler des tirs au but en cas d’égalité en fin de match.

Ce sont les Anglais qui ont posé les règles du foot. Une première fois en 1848, entre gentlemen de Cambridge, puis plus sérieusement en 1863, lors de la création de la Fédération anglaise de football. Le foot devint alors exclusivement un jeu de balle au pied. Les règles furent intangibles pendant un siècle, mais le sport devint populaire dans tous les pays du monde jusqu’à devenir le sport numéro un sur le planète.

Les Français s’y mirent sur le tard. Au moment de la Première Guerre mondiale, le football entra dans la vie des poilus (comme distraction de l’arrière à la place de la boxe), comme le vin et le camembert. Mais il fallut attendre le milieu du XXe siècle pour que le foot devienne un culte. Avec ses lieux et ses dieux. Avec ses enjeux économiques, médiatiques, politiques.

Tant d’enjeux conduisirent à des adaptations: les possibilités de remplacement des joueurs pour garder le rythme, l’arbitrage assisté pour éviter les erreurs, les sanctions (carton jaune et rouge) pour faire un minimum de police et les tirs au but en cas d’égalité pour ne pas trop durer. Le temps de match écoulé, les équipes cessent de courir, place aux coups de pied au but, ballon à l’arrêt au point de réparation. Le dispositif existe en Coupe du monde depuis 1974 en remplacement du tirage au sort, encore plus inique, il faut le reconnaître.

Tir au but. Un face-à-face entre un tireur –cinq joueurs, cinq tirs–, et un gardien devant une cage de 7,32 m de large sur 2,44 m de haut. Et un tir à 120 km/h. Devant les autres joueurs, devant tout un pays, devant un milliard de spectateurs. L’ineffable Nelson Monfort demanderait: «Alors, pas trop de pression?» Le tireur réussit et rentre avec une couronne de lauriers; il rate et est accueilli par les sifflets.

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Nicolas-Jean Brehon

 

 

 

 

Source : Slate (France)

 

 

 

 

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