En annonçant dans son discours à l’occasion du 62ème anniversaire de l’indépendance un fonds d’appui à l’école républicaine d’un montant de 20 milliards d’ouguiyas, le président Ould Ghazouani entend construire une école républicaine à la hauteur de ses ambitions politiques.
Cette importante enveloppe financière est considérée par les observateurs comme la partie visible d’un système éducatif à deux vitesses à coups de 20 milliards d’ouguiyas pour renforcer les infrastructures scolaires jusqu’ici en deçà des normes d’une école républicaine revue et corrigée par une nouvelle loi d’orientation controversée qui limite pour la première fois la première année du fondamental aux écoles publiques.
En réalité, ce coup de pouce financier censé résoudre les disparités régionales scolaires, la capitale bénéficiant plus d’infrastructures, apparaît dans sa finalité comme une exclusion des écoliers non arabophones dans le système éducatif. Ces derniers devront s’assimiler par la force avec l’enseignement de l’arabe dans toutes les disciplines.
Dans la pratique les langues maternelles (pulaar, soninké et ouolof) deviennent des gadgets de l’Etat pour distraire une partie des Mauritaniens tout en accélérant le processus d’arabisation. Ce bilan chiffré de l’éducation nationale s’apparente comme un programme électoral en 2023 avec la présidentielle 2024 en ligne de mire.
La prime pour les enseignants, la revalorisation de 20 pour cent des salaires, la distribution de 20000 bonbonnes de gaz à des familles nécessiteuses, la supervision du démarrage d’importants projets de développement dans le Tagant par Ould Ghazouani s’inscrivent dans cette démarche.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 30 novembre 2022)
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