Mauritanie : des états généraux de la justice en trompe-l’œil ouverts à Nouakchott 

Ouverts cette fin de semaine à Nouakchott, les états généraux de la justice ont pour ambition de renforcer l’indépendance de la justice et les capacités des ressources humaines et la modernisation des prisons. 

Cela suppose un Etat de droit qui respecte la citoyenneté et les libertés alors que le mode de gouvernance de Ould Ghazouani semble être depuis 2019 un condensé d’une politique autoritariste et discriminatoire et d’une gouvernance confuse qui s’apparente à plus de réaction que l’action.

L’ouverture des états généraux de la justice cette fin de semaine à Nouakchott s’inscrit dans cette démarche de réformer ce secteur avec des forums qui ambitionnent de renforcer l’indépendance des juges et magistrats dans un pays où le chef de l’exécutif empiète sur tous les pouvoirs législatifs et judicaires. Ould Ghazouani a ouvert sa législature avec l’assassinat par une patrouille militaire du citoyen Abbass Diallo à Wending dans le département de M’Bagne Le classement sans suite de ce dossier judiciaire remis à la gendarmerie est un exemple d’impunité du régime de Ould Ghazouani.

C’est sans doute la plus grande affaire politico judiciaire ou affaire de la décennie de Ould Aziz qui s’apparente deux ans après un contrôle judiciaire à un règlement politique d’un ancien chef d’Etat poursuivi pour corruption, enrichissement illicite et blanchiment d’argent. L’accusé profite des largesses de la justice pour quitter la Mauritanie pour la France sans aucune garantie de son retour.

Dans ces conditions les observateurs s’interrogent sur cette absence d’un Etat de droit sans lequel il ne peut y avoir justice mais une justice à plusieurs vitesses dont le renforcement des capacités des juges et magistrats et personnel pour les prisons surpeuplées ne servira qu’un système où l’alternance militaire est désormais une réalité incontournable.

Comme les états généraux de l’éducation, les états généraux de la justice accoucheront d’une petite souris avec des résolutions qui permettront au ministère de la justice d’engranger des fonds extérieurs pour la formation et la réhabilitation et la construction de nouvelles prisons à Nouakchott et à l’intérieur du pays.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 20 novembre 2022)

 

 

 

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