L’officialisation de la fin de l’opération Barkhane par le président français est un signe de la fin de l’influence militaire au Sahel. Un tournant dans les relations entre l’ancienne puissance coloniale et ses anciennes colonies d’Afrique qui relance un nouveau format qui s’apparente à un partenariat avec les dirigeants africains
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La rupture entre Paris et Bamako conséquence du rapprochement du Mali avec la Russie via les mercenaires de Wagner est incontestablement le déclencheur du départ de Barkhane et des bases militaire au Nord du Mali. En l’officialisant cette semaine, la fin de l’opération Barkhane au Sahel le président français tourne la page d’un passé révolu pour ouvrir une autre page sur le principe de partenariat avec les dirigeants africains.
Dans cette perspective Emmanuel Macron va lancer en 2023 une concertation avec les meilleurs élèves de la Françafrique, les organisations régionales africaines et ses alliés européens pour un nouveau format de sa présence militaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Les récentes manifestations au Burkina et au Niger contre Barkhane témoignent du sentiment anti-français de la société civile africaine. La Cenrafrique vient de mettre fin au privilège diplomatique accordé à la France. Désormais l’ambassadeur de la France à Bangui n’est plus le doyen du corps diplomatique. C’est un signe que Paris perd du terrain avec ses anciennes colonies et paie ainsi l’opacité de sa politique africaine ou réseaux occultes. Et faute d’avoir opéré la mutation de Barkhane après presque une décennie d’existence, Paris est contraint de faire marche arrière et de changer de stratégie.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 10 novembre 2022)
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