Le Monde – La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a mis fin à la séance de questions au gouvernement, jeudi 3 novembre, après que des propos à teneur raciste ont été tenus dans l’hémicycle par un député du Rassemblement national (RN). Lors d’une intervention du député « insoumis » Carlos Martens Bilongo sur le « drame de l’immigration clandestine », le député Grégoire de Fournas a lancé « qu’ils retournent en Afrique » ou « qu’il retourne en Afrique ».
Après quelques minutes de confusion, Mme Braun-Pivet a mis fin à la séance « compte tenu de la gravité des faits » et de « l’émotion légitime » des parlementaires. « Aujourd’hui, on m’a renvoyé à ma couleur de peau. Je suis né en France, je suis député français », a réagi M. Martens Bilongo à la sortie de l’hémicycle. « On voit la vraie face du Rassemblement national. C’est honteux (…). Je remercie tous les députés qui ont fait bloc avec moi », a également déclaré le parlementaire.
"Aujourd'hui, on m'a renvoyé à ma couleur de peau. Je suis né en France, je suis député français", réagit @BilongoCarlos. >> "On voit la vraie face du Rassemblement national. C'est honteux (…) Je remercie tous les députés qui ont fait bloc avec moi". #DirectAN #QAG pic.twitter.com/cY8dQw3Y8r
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Interrogé par BFM-TV, M. Fournas s’est défendu de tout racisme, assurant qu’il « ne parlai[t] pas » de son collègue député, qui est noir, mais « du bateau passeur de migrants ». « En réalité, il n’y avait rien de problématique. C’est dans notre programme, le fait d’arrêter les vannes migratoires », a justifié l’élu, qui a dénoncé « une manipulation » de La France insoumise (LFI), « qui cherche à dénaturer [ses] propos pour [lui] faire tenir des propos dégueulasses ».
🔴 "Qu'ils retournent en Afrique": le député Grégoire de Fournas assure que ses propos ont été déformés pic.twitter.com/svgWMcYIr9
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Des sanctions exigées contre l’élu RN
Le groupe RN à l’Assemblée a également nié que son député ait visé l’élu « insoumis ». « Grégoire de Fournas a déclaré “qu’ils retournent en Afrique” en parlant du bateau transportant les migrants en Europe, en aucun cas en parlant du député », selon le groupe d’extrême droite. « C’est plutôt une manipulation pas très classe de LFI », a estimé Sébastien Chenu, vice-président RN de l’Assemblée.
Ces propos ont provoqué l’indignation de nombreuses personnalités politiques, à commencer par la première ministre, Elisabeth Borne, qui a immédiatement réagi en déclarant que « le racisme n’a pas sa place dans notre démocratie ». Elle a également affirmé que, « naturellement », le bureau de l’Assemblée « devra prendre des sanctions ».
Le groupe Renaissance « ne siégera plus » tant que M. Fournas ne sera pas lourdement sanctionné, a de son côté déclaré le vice-président du groupe, Sylvain Maillard. « Le vernis est en train de craquer. C’est ça le Rassemblement national », a relevé le député devant la presse. « Marine Le Pen doit exiger sa démission sans délai », a pour sa part tweeté Stéphane Séjourné, numéro un du parti présidentiel.
Source : Le Monde avec AFP
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