
Alakhbar– (Nouakchott) – En Mauritanie, le Sida est une maladie « bénie et maudite à la fois a indiqué le président de l’ONG SOS Paires Educateurs, Sy Djibril, lors d’un panel, organisé samedi à Nouakchott dans le cadre de la Journée nationale de l’Association des Gestionnaires pour le Développement (AGD), spécialisée dans la lutte contre le VIH Sida.
« Le Sida est béni parce que les soins sont disponibles et gratuits. Il est aussi maudit parce que les gens ne vont pas vers les soins », explique Sy Djibril.
Au lieu d’aller vers les soins, « on continue à penser que le Sida est la maladie de l’autre», ajoute un deuxième paneliste, Amadou Traoré, président de l’association Solidarité Nouakchott.
En Mauritanie, 0,23 % des adultes, âgés de 15 à 49 ans, sont séropositifs, informe docteur Abdarrahmane Mohamedou Baye, un troisième paneliste qui fait office de chef service de lutte contre les IST (infections sexuellement transmissibles) au Ministère mauritanien de la Santé pour dire que « la maladie est encore là»
Situation alarmante chez les populations clés
Même avec un taux de prévalence faible, la situation peut être alarmante chez les populations clés (celles à haut risque de contamination), comme les HSH (homme ayant des rapports sexuels avec un homme ) dont le taux de prévalence du virus est de 23% et les travailleurs de sexe (9%).
«Il y a des HSH invisibles. Certains ont un physique qui n’en renseigne rien. D’autre se marient pour se cacher de la société», avertit Sy Djibril.
« Il reste celles qu’on appelle les ‘populations passerelles’, comme les camionneur, les mineurs et pêcheurs et les migrants qui sont aussi des personnes à haut risque mais dont on ne dispose pas de données claires », renseigne docteur Abdarrahmane Mohamedou Baye.
Plaidoyer pour un accès à l’information
Dans ce contexte, les panelistes ont plaidé pour un meilleur accès à l’information sur la maladie et aux outils de prévention.
« Le Sida est une maladie comportementale. Il faut donc avoir accès à l’information comme premier outil de prévention», a dit docteur Abdarrahmane Mohamedou Baye exhortant les ONG à diffuser l’information et à accompagner les séropositifs.
« Les gens doivent aussi être informés de la nécessité du dépistage prénuptiale », ajoute-t-il.
Et la bonne nouvelle c’est que « le traitement du Sida est aujourd’hui simplifié », a indiqué Zahra Malick Fall , complétant le tableau des quatre panelistes du jour et poursuivant : « De 1997 à aujourd’hui, on est passé de 19 comprimés, à prendre par le malade, avec des effets secondaires, à un seul comprimé.»
Mieux, « ce seul comprimé peut être gardé à une température ambiante, jusqu’à 60 degré Celsius même », informe docteur Abdarrahmane Mohamedou Baye.
Il reste cependant un défi à relever par la Mauritanie. Le pays qui compte 15 wilayas dispose seulement de 8 centres de traitement des malades du Sida.
Source : Alakhbar
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