Mauritanie :  Ould Ghazouani interpellé par le manque de respect de l’État de droit

Pas de surprise pour les observateurs sur les droits de l’homme violés constamment en Mauritanie depuis l’arrivée au pouvoir des militaires en 1978. Plus de 4 décennies après le pays fait partie des mauvais élèves en matière de respect de l’Etat de droit se classant 131^ième sur 140 pays.

C’est une mauvaise nouvelle pour Ould Ghazouani après 3 années de gouvernance. Cette mauvaise note que vient de publier The World Justice Project ou le Projet mondial de justice est révélatrice d’une gouvernance militaire sous vernie démocratique. Classée en 2022 131ème sur 140 pays, la Mauritanie ne fait toujours pas mieux en matière de respect de l’Etat de droit.

C’est en réalité l’égalité des droits et la justice qui sont pointées du doigt dans un pays où la violation des droits de l’homme est monnaie courante contre des manifestations pacifiques, des prisonniers, de paisibles citoyens. L’espoir d’une rupture avec un racisme d’Etat s’est éloigné depuis l’accession au pouvoir du président Ould Ghazouani dont les nominations par décrets présidentiels sont restées monocolores. Les promotions des cadres de l’armée, de la gendarmerie et de la garde nationale ainsi que les concours d’entrée sont quasi réservées à une seule communauté.

Dans un pays où la justice est instrumentalisée à des fins politiques et où les crimes de l’armée sont impunis comme en témoignent les nombreuses exactions contre la communauté négro-mauritanienne avec les déportations de 1989 au Sénégal et au Mali sous le régime de Ould Taya, responsable de l’assassinat de 28 soldats négro-mauritaniens peulhs en 1991 à la base militaire d’Inal et dont les criminels ont bénéficié d’une amnistie en 1993. C’est cette culture de l’impunité qui est épinglée ; Cette absence d’un Etat de droit interpelle Ould Ghazouani. Lequel a encore deux années pour engager des réformes de la justice qui respectent la citoyenneté et les libertés.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste