Hier 19 octobre le fan’s club d’Adviser rappelait son album « INA WONA » sorti en 2018 en précisant que « le célèbre slogan brandi par l’ex-président Barack Obama aux États-Unis en 2008, « Yes we can!» (Oui, c’est possible !), est le maître mot d’ Inawona. »
Non ! Nul besoin de traverser l’atlantique pour dénicher le vrai auteur de ce slogan, à moins de penser que raccrocher le rap ngenndi au pays de l’oncle SAM ferait plus « branché ».
Ne rendons pas, par complexe peut-être, aux lointains États-Unis ce qui appartient à un homme politique bien de chez nous. Le slogan INA WONA, aujourd’hui très populaire en Mauritanie et décliné dans toutes les langues du pays (MOUMKINE, AWA ÑAANA, MUNA NEKK), a été lancé par Ibrahima Moctar Sarr en 2007 à Kiffa où il ouvrait sa campagne.
La jeunesse AJD/MR en a fait son cri de guerre durant la présidentielle de 2009, l’nstallant dans tous les foyers. Ina wona était devenu en quelques jours plus célèbre que le nom du parti.
Adviser, un des plus grands rappeurs de la sous-région, aurait pu exploiter cette popularité de INA WONA sans chercher à gommer la vraie histoire de sa genèse. D’ailleurs, à la sortie de son album il y a quatre ans, le vrai auteur de ina wona n’avait pas jugé utile de recadrer son petit-fils*.
Mais ce nouveau déterrement de Obama à un mois de l’événement Galsen Hip Hop Awards prévu le 5 novembre à Dakar, fait craindre le retour de cette affaire à chaque fois qu’il y aura un rendez-vous artistique important pour Adviser. D’où cette sortie pour rétablir définitivement la vérité sur un slogan qui fait des heureux depuis…2007!
N’aurait-il pas été plus simple à Adviser, afin de respecter les droits de l’auteur et la propriété intellectuelle, d’appeler IMS pour lui emprunter la formule magique et déjà validée par les sympathisants et militants de l’AJD/MR ? L’homme politique et le rappeur ont quasiment le même public.
Il n’y aura pas de procès comme entre Manu Dibango et Michael Jackson pour un mot volé: Makossa. Car il n’est pas question ici d’argent entre Adviser et son grand-père, mais d’arrêter de gommer l’existence de IMS, de zapper la contribution du politique à l’essor de inawona. En un mot, il s’agit de respect.
Il est vrai que la reconnaissance par un artiste de l’apport d’un opposant notoire peut gâcher beaucoup d’opportunités et de relations, mais les liens de sang doivent toujours être honorés, même en catimini.
Ina wona est la propriété intellectuelle de IMS et AJD/MR, tous les mauritaniens le savent. Il n’y aura pas de procès aux voleurs de 2 mots, mais reconnaissez au moins la source.
Barack Obama ne parle ni pulaar, ni soninké, ni wolof. « Yes we can! » apparu en 2008, équivaut à « Oui, nous pouvons! »**. Quand le rappeur traduit en « Oui, c’est possible ! », il met les deux pieds dans le concept d’INA WONA pensé en pulaar et traduit officiellement en « C’est possible ! » [voir son affiche de campagne NDLR].
20 octobre 2022
Service Communication de l’AJD/MR
*Détail parenté Adviser et IMS:
La mère d’Adviser est fille de Ɓooyel Pullo, fille de Pullo Ɓaleejo, fille d’Assel, fille de Daré
IMS est fils de Moctar, fils de Daré.
Daré est le petit-fils du grand érudit Sotéré qui a fréquenté la célèbre université islamique de Pir Sanyokhor d’où sortit Thierno Souleymane Baal.
** Yes we can! donnerait en pulaar « eey, eɗen mbaawi », rien à voir avec « ina wona! », plus dynamique et entrainant.
Photo: vieille affiche officielle de campagne présidentielle, avec le slogan ina wona! (C’est possible!)
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