Tchad : de violents heurts opposant policiers et manifestants à N’Djamena font au moins trente morts

Ces affrontements se déroulent après la prolongation pour deux ans de la « transition » dirigée par Mahamat Idriss Déby.

Le Monde – Jeudi 20 octobre au matin, de violents heurts opposant police et manifestants à N’Djamena, où des centaines de personnes se sont réunies à l’appel de l’opposition, ont éclaté et causé la mort d’une « trentaine » de personnes dont une « dizaine » de membres des forces de sécurité, a annoncé le porte-parole du gouvernement tchadien, Aziz Mahamat Saleh.

Ces affrontements se déroulent après la prolongation pour deux ans de la « transition » au Tchad, qui devait s’achever ce jeudi. Mais fin septembre, Mahamat Idriss Déby a finalement été maintenu président jusqu’à des élections libres et démocratiques censées se tenir à l’issue d’une deuxième période de transition et auxquelles M. Déby pourra se présenter. La manifestation avait été interdite par les autorités.

« Les manifestants ont attaqué des édifices publics, le gouvernorat, le siège du parti du premier ministre, celui du président de l’Assemblée nationale », a déclaré à l’AFP Aziz Mahamat Saleh.

 

Le ministère des affaires étrangères français a condamné les violences ayant cours à N’Djamena, dans un communiqué publié à la mi-journée. « Des violences sont survenues ce matin au Tchad, avec notamment l’utilisation d’armes létales contre les manifestants, ce que la France condamne », souligne-t-il.

Le Quai D’Orsay précise par ailleurs que la France « ne joue aucun rôle dans ces événements, qui relèvent strictement de la politique intérieure du Tchad. Les fausses informations sur une prétendue implication de la France n’ont aucun fondement ».

Tirs de gaz lacrymogène et barricades dressées

Des nuages de fumée noire étaient visibles et des tirs de gaz lacrymogène se font régulièrement entendre jeudi matin, tandis que des barricades ont été dressées dans plusieurs quartiers de la ville et que des pneus sont brûlés sur les principaux axes routiers afin d’obstruer la circulation.

Un correspondant de l’AFP a vu les corps des cinq personnes qui ont perdu la vie, dont deux recouvertes du drapeau national, et trois de draps blancs ensanglantés, à même le sol de l’hôpital, situé dans 7e arrondissement de N’Djamena, épicentre des manifestations dans la capitale tchadienne. Dans le 6e arrondissement, fief de l’opposition, les rues étaient désertes. Des pneus, des troncs d’arbre, des amas de briques jonchaient les rues, a constaté un autre journaliste de l’AFP. Les établissements scolaires et universitaires sont fermés.

 

« Ils nous tirent dessus. Ils tuent notre peuple », a tweeté l’opposant Succès Masra, du parti Les Transformateurs, qui avait lancé mercredi un appel à manifester pacifiquement. Aucun bilan officiel de ces heurts n’a été communiqué pour le moment.

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Source : Le Monde  avec AFP
 

 

 

 

 

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