En annonçant cette fin de semaine l’acheminement d’un million de manuels scolaires à l’intérieur pays, le ministère de l’Éducation nationale ne précise pas la gratuité de ces ouvrages confectionnés par l’IPN (Institut pédagogique national) mis à contribution pour lancer les caravanes de distribution.
Le chiffre d’un million de livres est éloquent et traduit la volonté du ministère de l’éducation de réussir sa réforme controversée. C’est la course contre la montre pour acheminer les manuels scolaires surtout pour lancer la première année obligatoire de l’école publique qui ne fait pas l’unanimité au sein des parents d’élèves qui viennent de manifester à Nouakchott leur colère contre cette nouvelle réforme.
Ce n’est pas la quantité d’ouvrages disponibles qui fait une réforme. Les observateurs s’interrogent sur la gratuité de ces manuels scolaires au moment où les parents d’élèves et les enseignants et professeurs font face à Nouakchott à la fermeture des kiosques de vente des manuels scolaires de l’IPN. De nombreux ouvrages sont vendus dans le marché noir 10 fois le prix normal entre 150 et 300 ouguiyas au lieu de 20 ouguiyas.
Ce détournement à ciel ouvert des deniers publics est un des points noirs de la rentrée scolaire de cette année dans un contexte difficile des intempéries. Les écoles et les places publiques sont sous l’eau à l’instar de la capitale du Gorgol, Kaédi. Ajoutez à cela les déficits d’enseignants, cette réforme est mal partie pour être opérationnelle.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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