Mauritanie : la CNDH au cœur de la polémique sur les réseaux sociaux

La récente déclaration du président de la CNDH (Commission Nationale des droits de l’homme) au journal Calame qui insinue les manquements en matière des droits de l’homme en Mauritanie suscite des polémiques sur les réseaux sociaux. Parmi les réactions figure en bonne place la mise au point d’un militant de la diaspora des droits de l’homme qui pointe le silence de l’institution sur le règlement des violations et des crimes passés qui entravent l’unité nationale et la cohésion sociale.

En effet, c’est le manquement le plus pressant auquel le président de la CNDH fait face depuis sa nomination. Ce qui ne laisse planer aucun doute de la dépendance de cette institution à l’Etat comme en témoignent ses nombreuses prises de position proches du régime notamment le règlement du passif humanitaire qu’il renvoie à chaque fois à la volonté politique de l’Etat mauritanien. Les polémiques sur les réseaux sociaux reviennent sur la sournoiserie du président de la CNDH qui a du mal à prendre une position claire à la hauteur de la gravité du génocide des Peulhs.

La mise au point d’un militant de la diaspora des droits de l’homme à Paris se révèle comme une interpellation pour l’application de la création d’une commission indépendante d’investigation pour faire la lumière sur la période du passif humanitaire c’est-à-dire de 1989 à 1992. Une recommandation du comité des droits de l’homme en 2019.

Trois ans après c’est le statu quo. Le blocage des autorités de Nouakchott n’est pas une vue de l’esprit du militant de la diaspora qui pointe que la demande de visite en Mauritanie depuis 2020 du rapporteur spécial onusien sur le droit et la vérité, de la justice et des garanties de non-répétition est restée sans réponse. Un refus de Nouakchott qui en dit long de l’impunité qui perdure.

Les observateurs rappellent à juste tire que le régime de Ould Ghazouani a choisi l’option de la monétarisation du passif humanitaire dans le cadre d’une justice transactionnelle d’inspiration islamique, la diya pour les ayants-droits c’est-à-dire les veuves et orphelins des 28 soldats assassinés par l’armée en 1991 à la base militaire d’Inal.

Cette solution qui exclut la mise en place d’une commission nationale de justice et de vérité sur les crimes passés est rejetée par les associations nationales et de la diaspora des victimes du passif humanitaire dans le cadre de leurs négociations en août dernier avec le ministre de l’Economie Ousmane Kane. Le refus de la justice en dit long de l’impunité érigée en système de gouvernance.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 13 octobre 2022)

 

 

 

 

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