Mauritanie : la démission de Soko Bocar relance le débat sur les « nègres-zéro » de la république

La démission ou le limogeage de l’ancien ministre de l’Éducation nationale Soko Bocar suscite toujours des polémiques sur les réseaux sociaux et des commentaires des observateurs qui pointent une affaire de lobbying tribal au sein du gouvernement de Ould Bilal.

Soko Bocar serait victime d’un règlement de compte au sein du gouvernement. Le ministre fraîchement élu n’était pas d’accord avec le projet de la réforme qu’il qualifie d’irréaliste et dont le financement estimé à 28 millions de dollars intéresse le lobby de l’éducation nationale. Pour les observateurs c’est un lobbying tribal qui serait donc à l’origine de la démission du ministre de l’Éducation nationale pendant 20 jours seulement.

Le record de brièveté qui rappelle le même scénario en 1979 du ministre Seck Mame Diack piégé lui aussi pour appliquer la circulaire sur l’arabisation en Mauritanie. Et quand il a voulu rectifier le tir la sanction est tombée. Et finalement il est parti se réfugier au Burkina Faso.

L’histoire se répète dans un pays résolument tourné vers la gouvernance militaire sous vernis démocratique. Les nominations en général des négro-mauritaniens à de hauts postes de responsabilités dans l’administration sont fonction de la politique de quota ou de représentation nationale aujourd’hui de la discrimination positive initiée par Ould Ghazouani.

Ce mode de gouvernance relance le débat sur les « nègres zéro » de la république qui ont fait le choix de servir le gouvernement quitte à écraser leur communauté. Soko Bocar et Seck Mame Diack voulaient changer le système de l’intérieur en acceptant ces postes les plus sensibles dans un pays où le pouvoir piétine les cultures africaines.

Un négationnisme des cultures qui exclut depuis plus de trois décennies l’officialisation des langues nationales (pularr, soninké et ouolof).

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 07 octobre 2022)

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