L’Allemagne inaugure une place Rudolf Douala Manga Bell

Plus d'un siècle après la pendaison de Rudolf Douala Manga Bell par l'administration coloniale allemande, la ville d'Ulm rend hommage au héros camerounais.

Deutsche Welle – La cérémonie d’inauguration aura lieu ce vendredi (7.10.2022), en présence de l’actuel roi du Canton Bell, Jean-Yves Eboumbou Douala Manga Bell, petit-fils du héros anticolonialiste Rudolf Douala Manga Bell.

La sœur du roi, la princesse Marilyn Douala Manga Bell, revient sur l’image qu’elle garde de son grand-père et explique aussi pourquoi son histoire est, selon elle, mal enseignée au Cameroun.

 

Marilyn Douala Manga Bell : Dans un premier sens, il y a la mémoire d’un homme, d’un membre d’une famille, de ma famille, de la famille à laquelle j’appartiens, qui a très brutalement perdu la vie par la décision de quelqu’un qui l’a assassiné. Mais l’autre chose, c’est que, il y a une très grande fierté, une très, très grande fierté d’avoir perdu un personnage dans l’histoire du Cameroun héroïque. Quelqu’un qui appartient non plus à une famille, mais à un territoire, à une nation. On dit de lui qu’il est le premier nationaliste et c’est une fierté pour nous, pour moi. Et d’être donc dans cette situation où, même s’il a perdu la vie, il a été jusqu’au bout de son combat. Et ce combat n’était pas un combat pour sa famille, pour son peuple bellois ou les Sawa. Plus généralement, c’était pour l’ensemble des Camerounais.

DW : On a assisté récemment à la commémoration de sa disparition. On n’a pas toujours vu le gouvernement camerounais engagé. On a l’impression que ce que les Allemands font est plus fort, plus symbolique que ce que fait le gouvernement camerounais …

Marilyn Douala Manga Bell : Il n’y a pas que Rudolf Douala Manga Bell qui est oublié dans les livres d’histoire.

Je pense qu’un gros travail est à faire sur le maintien de l’histoire. Lutter contre l’amnésie. Je crois qu’il y a un gros, gros travail à faire. Et j’ai entendu dire que le ministère des Arts et de la Culture, le ministre lui-même, vient de lancer une commission qui a pour responsabilité de publier, à terme, l’histoire du Cameroun écrite par des Camerounais. Donc, je pense que quelque chose est en train de se réparer.

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Henri Fotso

Source : Deutsche Welle (Allemagne)

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