Deutsche Welle – Une délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, la Cédéao, était ce mardi (04.10.2022) à Ouagadougou où elle a rencontré le capitaine Ibrahim Traoré, l’homme qui a renversé le vendredi (30.09.2022) , le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé lui aussi au pouvoir en janvier dernier à l’issue d’un coup d’Etat.
La rencontre entre le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, le capitaine Ibrahim Traoré et la délégation de la Cédéao s’est faite à huit clos.
Au terme des discussions, l’émissaire de la Cédéao pour le Burkina Faso, l’ancien président nigérien, Mahamadou Issoufou, s’est réjoui que le changement opéré le week-end dernier se soit effectué sans effusion de sang.
« Le Burkina était dans une situation difficile. Le pays était au bord du gouffre. En effet, le risque d’affrontement au sein de l’armée était très élevé. Si cet affrontement avait eu lieu, l’armée se serait brisée et l’Etat se serait effondré et bien sûr, l’insécurité se serait aggravée et le chaos se serait installé dans le pays », estime Mahamadou Issoufou.
La Cédéao satisfaite
Pour le médiateur de la Cédéao, « C’est une mission d’information sur la situation dans le pays. Elle nous a permis de rencontrer les chefs traditionnels et religieux et la principale rencontre avec le capitaine Ibrahim Traoré. Avec le capitaine Traoré, nous avons eu des échanges francs. Je suis totalement satisfait de l’entretien que j’ai eu avec le capitaine. Nous repartons confiants« , dit Mahamadou Issoufou qui assure que la Cédéao va « continuer à accompagner le peuple burkinabè dans cette épreuve très difficile qu’il traverse« .
La rue dénonce la Cédéao
La Cédéao fait face à de nombreuses critiques de la rue au Burkina Faso. Plusieurs dizaines de manifestants avaient érigé des barrages dans le centre de Ouagadougou pour protester contre la venue de la délégation ouest-africaine. Pour Georges Kaboré président du centre culturel burkinabé, « le monde de paix relative qu’on a connu se meurt. Les peuples abusés n’en peuvent plus des exploitateurs de toutes sortes. Nous ne gagnerons le respect, la dignité, la liberté que par le combat. Il est de notre devoir de mener ce combat débout. Les grandes histoires des peuples doivent s’écrire maintenant ».
Charles Bako
Source : Deutsche Welle (Allemagne)
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