« Busgate » : obsèques royales, autocar londonien et présidents africains…

L’Afrique s’est émue de voir ses chefs d’État convoyés en bus aux obsèques de la reine Elizabeth II. Et ce n’était qu’une parmi d’autres polémiques…

Jeune Afrique   – « Affaire de bus à Londres » : sur Twitter, une vidéo amateur montre un président congolais discipliné qui attend le signal pour monter dans un bus, sous le ciel endeuillé de la capitale britannique. Peu habitué à voir des présidents ainsi banalisés, un twittos se demande si les organisateurs « ne reconnaissent pas Sassou », tandis qu’un autre ironise : « Dont tout le charisme reste en Afrique ». Mais le chef de l’État du Congo n’est pas le seul dirigeant à avoir été logé à telle enseigne.

Alors que de nombreuses sommités devaient se rendre à l’abbaye de Westminster, en ce jour d’obsèques de la reine Elizabeth II, le protocole avait affrété cet autocar pour les dirigeants venus de l’étranger. Les véhicules individuels étant garés dans l’ouest londonien, le bus se voulait la meilleure option pour la fin du parcours, en raison de questions d’organisation et de sécurité, et non de sobriété écologique.

Le Congolais n’était donc qu’un nom sur la longue liste de leaders du continent présents à cet enterrement historique, comme le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, la Tanzanienne Samia Suluhu Hassan ou encore le Sénégalais Macky Sall. Pas de xénophobie congolaise donc, des clichés pris dans le bus montrant clairement le Kényan William Ruto ou le Lésothien Letsie III assis sagement, comme des élèves un jour de rentrée scolaire.

 

Joe Biden et The Beast

Rapidement, des membres de réseaux sociaux fréquemment approximatifs commencent à susurrer que seuls les Africains auraient été astreints au covoiturage. Mais la théorie du complot s’évapore quand des photos d’Emmanuel et Brigitte Macron dans les transports en commun commencent à circuler. Les plus paranoïaques soulignent tout de même que le président américain Joe Biden est venu à bord de sa limousine blindée, surnommée The Beast…

Monté en épingle par certains médias du continent, le mélodrame du « busgate » démontre moins la servilité présumée de présidents africains avilis, qu’une humilité teintée de conscience écologique. Toutes choses auxquelles certains sont peu habitués, une internaute affirmant : « Cela aurait été en Afrique, les gouvernants auraient réquisitionné tous les 4×4 de la ville. »

Chacun voyant midi à sa porte, certains pays du continent ont eu leur propre analyse du comportement londonien de leur dirigeant.

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Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè

Source : Jeune Afrique  

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