En marge des travaux de l’assemblée générale des Nations-Unies à New-York, les chefs d’Etat de la CEDEAO s’apprêtent à nouveau punir le Mali pour porter secours au président ivoirien Alassane Ouattara dans le scandale de l’affaire des 46 soldats retenus à Bamako et considérés comme des mercenaires.
Ce n’est pas l’avis du secrétaire général de l’ONU qui s’est prononcé à la veille de l’assemblée générale ouverte cette semaine à New-York. Une prise de position onusienne qui va dans le sens de donner raison au président ivoirien dont les 46 soldats sont entrés en territoire malien d’une façon hasardeuse qui s’apparente à des barbouzes pour faire plier la junte militaire au pouvoir qui dérange notamment la France et ses amis chefs d’Etat africain qui s’apprêtent à prendre de nouvelles sanctions contre le Mali dont le chef de la diplomatie présente à l’assemblée générale ne sera même pas consulté par le président en exercice de la CEDEAO , le président Bissau-guinéen.
La machine de la guerre économique et financière est relancée contre la libération des soldats ivoiriens dont trois femmes sont déjà rentrées au bercail. L’urgence d’un sommet extraordinaire pour la première fois en dehors du continent est une alerte à la gravité de la situation et en même temps un signal de faiblesse de l’organisation régionale d’une part et d’autre part un mauvais signal aux jeunes générations africaines qui ne sont pas indifférents au panafricanisme qui prône l’unité africaine et la résolution des problèmes entre africains sans aucune ingérence.
Un sommet extraordinaire de la CEDEAO à New-York a la même tonalité politique qu’un sommet ordinaire du G5 Sahel à Pau ou à Paris. Une triste réalité après plus de 60 ans d’indépendance que les pays africains continuent leur alignement aux anciennes puissances colonisatrices et en particulier la France qui a du mal à lâcher ses anciennes colonies grâce à un système occulte de la société civile africaine appelé communément la Françafrique. C’est un de ses meilleurs élèves qui est attaqué aujourd’hui. Et qui veut des sanctions contre le Mali. Le colonel Goita a déjà mis en garde contre cette deuxième option de la CEDEAO.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 21 septembre 2022)
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